L’Université de Columbia a annoncé que l’ancien président du Sénégal, Macky Sall, ne participera finalement pas à la Conférence Afrique prévue les 25 et 26 octobre 2024. Cette décision intervient après une campagne citoyenne active, remettant en cause la légitimité de sa présence à un tel événement prestigieux.
À la tête de cette forte mobilisation, Oumoul Diallo, une ressortissante americano-sénégalaise résidant à Louisville, dans le Kentucky, a joué un rôle central.
Elle a lancé une pétition exigeant l’exclusion de Macky Sall de la conférence, tout en envoyant une lettre directe à la présidente par intérim de Columbia, Katrina Armstrong. La pétition a recueilli près de 2500 signatures.
Dans son message, Mme Diallo a dénoncé le bilan controversé de l’ancien président, exposant les éléments suivants : l’emprisonnement de plus de 2 000 opposants politiques sous son régime, la violente répression des manifestations ayant causé la mort d’au moins 86 personnes, l’adoption d’une loi d’amnistie en février 2024, perçue comme un mécanisme de protection pour Macky Sall et son entourage, des actions antidémocratiques, telles que le report controversé de la dernière élection présidentielle, les scandales économiques, dont des accusations de falsification de données soumises au FMI…
Sous la pression de cette campagne, les organisateurs de la Conférence Afrique ont cédé. Dans une réponse envoyée au collectif Africa In Harlem le 16 octobre, ils ont confirmé que Macky Sall ne serait plus présent en raison de « circonstances imprévues ». L’Université a par ailleurs réaffirmé son engagement à favoriser un dialogue ouvert sur l’avenir du continent africain.
Je tiens à exprimer ma sincère gratitude à tous ceux qui ont signé la pétition pour exclure l’ancien président Macky Sall de la Conférence Afrique de Columbia. Un remerciement particulier à @africainharlem pour avoir partagé une capture d’écran de la pétition et amplifié notre… pic.twitter.com/gQsfpZZn5C
— Oumoul Diallo (@Oumouldial) October 17, 2024
Cette exclusion de Macky Sall montre l’influence croissante des mobilisations citoyennes à l’ère numérique, capables de faire pression sur des institutions internationales. Elle met également en lumière la responsabilité des universités dans la sélection de leurs invités, notamment lorsqu’il s’agit de personnalités politiques aux parcours controversés notamment celle de Macky Sall avec la mort de plusieurs dizaines de sénégalais sous sous règne sans aucune enquête diligentée à ce jour et une amnistie pour tous les délits et crimes sous son régime.
La décision de Columbia marque une victoire symbolique pour la diaspora sénégalaise et notamment pour Oumoul Diallo candidate Pastef à la candidature pour le poste de député représentant l’Amérique du Nord et l’Océanie.