L’armée de l’air américaine sanctionne deux fois plus les aviateurs noirs que les blancs, mais n’a rien fait depuis 2016 pour y remédier, selon un rapport publié mercredi sur la base de documents obtenus en justice.
Selon ce rapport de l’organisation Protect our Defenders, qui avait publié il y a quatre ans un premier rapport sur les disparités raciales au sein de la justice militaire, l’US Air Force est la branche des forces armées américaines au sein de laquelle les différences de traitement entre soldats noirs et blancs sont les plus criantes.
Ainsi, la proportion de jeunes aviateurs noirs de rang E-2 (entre 6 et 10 mois d’expérience) sanctionnés par leurs supérieurs ou jugés en cour martiale était en 2016 deux fois supérieure à celle de leurs camarades blancs.
«Bien que l’enquête interne de l’Air Force ait conclu en 2016 à des disparités raciales +constantes+ et +persistantes+ dans les jugements de soldats, il apparaît que rien n’a été fait depuis quatre ans pour résoudre le problème», a noté le président de l’organisation, Don Christensen, dans un communiqué.
Pire, l’US Air Force a «consacré beaucoup de temps et d’efforts pour dissimuler son échec à prendre des mesures», ajoute cet ancien procureur en chef de l’US Air Force, qui a dû faire appel à la justice pour obtenir des documents récents de l’armée de l’air américaine sur ce sujet.
Les documents montrent qu’un groupe de réflexion a été mis sur pied après le premier rapport de 2016, qu’il a élaboré des recommandations imprécises et que ses conclusions n’ont jamais été formellement présentées à la hiérarchie militaire.
Une porte-parole de l’armée de l’air, Ann Stefanek, a reconnu que les disparités existaient au sein de la justice militaire.
«Nous avons pris des mesures pour sensibiliser aux préjugés subconscients à tous les niveaux de formation de notre hiérarchie, mais nous avons encore du travail à faire pour identifier et éliminer les obstacles que nos soldats doivent surmonter», a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Il y a quatre ans, le rapport de Protect our Defenders avait suscité une enquête du Congrès qui avait appelé l’US Air Force à prendre des mesures.