L’ARDHIS (association pour la reconnaissance du droit des homosexuels et des trans à l’immigration et au séjour) demande aux autorités françaises de suspendre deux mesures d’expulsion visant deux demandeurs d’asile sénégalais afin de permettre un examen complet et juste de leurs demandes fondées sur la crainte de persécutions en raison de leur orientation sexuelle dans leur pays d’origine.
Le 28 août et le 30 août, Souleymane, Sénégalais homosexuel, a évité in extremis à deux reprises son expulsion du territoire français en s’y opposant physiquement à l’aéroport de Roissy. En effet, toutes les voies de recours contre l’expulsion ont été épuisées, alors même que la procédure de demande d’asile de Souleymane n’a pu être menée à son terme, et les interpellations publiques de l’ARDHIS n’ont eu aucun effet auprès des autorités. Aujourd’hui, Souleymane risque toujours, et à tout moment, d’être expulsé de France.
L’ARDHIS a déjà dénoncé dans ses communiqués des 27 juillet et 1er août la situation faite à Souleymane, maintenu en rétention par les autorités, au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot.
L’association de défense des droits des étrangers LGBT a également pu entrer en contact depuis hier, mercredi 26 août, avec Abdou, autre Sénégalais homosexuel, maintenu en rétention dans ce même CRA du Mesnil-Amelot, après l’avoir été au CRA de Lyon et avoir refusé lui aussi d’être embarqué pour être expulsé au Sénégal.
Abdou a été interpelé le 8 août, jour même de son entrée sur le territoire français, lors d’un contrôle dans le train qui le conduisait d’Italie en France, où il comptait demander l’asile, fuyant les persécutions subies en raison de son orientation sexuelle au Sénégal. C’est ainsi que sa demande d’asile a été rejetée par l’Office de Protection des Réfugiés et des Apatrides (OFPRA), alors qu’il avait été place d’office en rétention par les autorités françaises. Toutes ses voies de recours contre l’expulsion ont également été épuisées à ce jour. Pire, Abdou sera privé, en cas d’expulsion vers le Sénégal, de son droit de recours auprès de la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) !
L’ARDHIS demande que la possibilité d’expulsion de Souleymane et d’Abdou soient écartées et qu’il soit immédiatement mis fin à leur rétention afin qu’ils puissent mener sereinement jusqu’à son terme leur procédure de demande d’asile sur le territoire français.