Le gouvernement sénégalais a indiqué ce vendredi avoir rapatrié la veille 76 compatriotes de Tunisie et de Libye voisine. Le Sénégal est le dernier pays subsaharien en date à procéder au rapatriement de ressortissants après les propos tenus le 21 février par le président tunisien Kais Saied.
Celui-ci avait déclaré que la présence de «hordes» d’immigrés clandestins originaires d’Afrique subsaharienne était source de «violence et de crimes» et relevait d’une «entreprise criminelle» visant à «changer la composition démographique» du pays.
Ces mots ont été suivis de multiples agressions contre des immigrés et des centaines d’entre eux ont demandé à rentrer à leurs ambassades. Le gouvernement sénégalais avait ouvert une cellule de crise et un registre pour recenser les candidats au retour.
Décompte imprécis
Sur 172 personnes inscrites et établies en Tunisie et en Libye, 76 ont été rapatriées jeudi par un vol de la compagnie nationale Air Sénégal, a dit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié ce vendredi sur les réseaux sociaux. Le ministère ne précise pas le nombre de personnes rapatriées à partir de chacun des deux pays. Il n’explique pas non plus pourquoi des ressortissants ont été ramenés de Libye.
La Libye est enlisée dans une crise politique majeure depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi après 42 années de dictature. Contrairement à des voisins comme la Guinée ou le Mali, le Sénégal s’est montré discret sur le rapatriement. Les autorités sénégalaises avaient interdit le 4 mars une manifestation de protestation devant l’ambassade de Tunisie à Dakar contre les propos du président tunisien.
Le président sénégalais Macky Sall avait rapporté le 10 mars sur Twitter s’être entretenu le même jour avec le président tunisien. «Nous avons discuté de questions d’intérêt commun. J’ai apprécié les mesures d’apaisement qu’il a prises dans le contexte de la situation actuelle», s’était-il contenté de dire.