Un patron pêcheur a été condamné à 3 mois de prison par le tribunal de Lisieux (Calvados), ce mardi 17 octobre 2023. Il avait, à Trouville-sur-Mer, employé un marin sénégalais, « par gentillesse et empathie ».
Je suis victime de ma gentillesse et mon empathie ! Interrogé, ce mardi 17 octobre 2023, sur l’emploi illégal d’un Sénégalais sur son bateau, cet armateur de 47 ans avait une attitude bravache, au tribunal correctionnel de Lisieux (Calvados).
On lui reproche l’emploi d’un étranger sans autorisation de travail sur le sol français à la suite d’un contrôle de son chalutier, le 8 novembre 2021, sur le port de Trouville-sur-Mer. Un Sénégalais n’est pas sur la liste de l’équipage. Il était à bord, il donnait la main, il voulait apprendre le métier », explique le prévenu assure : J’ai fourni des papiers , qu’il voulait « régulariser de manière rétroactive ».
« Ce n’est pas par bonté d’âme que l’on emploie illégalement quelqu’un mais pour l’argent ! »
L’employé a reconnu qu’il travaillait sur le bateau du 23 octobre au 8 novembre 2021, puis après le contrôle, en décembre. Il était arrivé d’Espagne en septembre pour faire le matelot et avait réclamé des fiches de paye qui lui ont été refusées. Je suis dépité d’entendre ça ! J’ai voulu l’aider !
La présidente du tribunal lui rappelle que « ce n’est pas par bonté d’âme que l’on emploie illégalement quelqu’un mais pour l’argent ! » La procureure insiste : Vous ne pouvez pas vous retrancher derrière votre côté Samaritain !
Désinvolte et arrogant » à l’audience
Le prévenu convient : Il n’avait pas le droit de travailler. Il pleure sur le quai ! La présidente énumère ses 8 mentions à son casier judiciaire; des violences, conduites sans permis et beaucoup infractions en lien avec la pêche ! Qu’est-ce que vous ne comprenez pas ? Le prévenu s’insurge : Les pêcheurs, on est devenu des criminels. Je vais vendre mon dernier bateau !
La procureure lui rappelle qu’il avait fait les démarches pour un autre étranger et qu’il savait comment faire pour celui-là. Vous êtes là en connaissance de cause. En l’employant, il y avait bien la volonté d’engranger un bénéfice plus important ! assurant que son objectif était d’alimenter son portefeuille. C’est puni d’emprisonnement !
A la barre, le prévenu tend ses poignets, un tantinet provoquant. La procureure insiste : Il est désinvolte et arrogant à l’audience. Ce qui est confirmé dans la foulée par le prévenu qui conclut : « J’ai déjà 244 700 € d’amende, mettez-m’en une… » Il a été condamné à 3 mois de prison ferme.
Avec Ouest France