Les sauveteurs espagnols ont temporairement suspendu mercredi 12 juillet les recherches de bateaux de migrants portés disparus, selon une ONG, au large des Canaries en raison de conditions météorologiques empêchant l’envoi d’un avion pour survoler cette partie de l’Atlantique.
«Les conditions météorologiques sont actuellement défavorables pour réaliser des recherches avec des moyens aériens», a indiqué à l’AFP une porte-parole du service espagnol de sauvetage en mer Salvamento Maritimo, sans donner plus de précisions.
Elle a précisé que la situation serait réexaminée «dans l’après-midi» afin de déterminer si un avion «pouvait décoller». La zone au large de l’archipel espagnol étant immense, les sauveteurs effectuent les recherches par voie aérienne «avec la collaboration des navires» marchands navigant aux alentours, a-t-elle encore dit.
Plus de 300 migrants portés disparus
Selon l’ONG Caminando Fronteras, qui tient ses informations des appels de migrants ou de leurs proches, trois embarcations parties du Sénégal et transportant au total plus de 300 migrants sont toujours portées disparues. L’une d’elles était partie de la localité de Kafountine le mardi 27 juin avec environ 200 personnes à bord, selon l’ONG
Lundi, les sauveteurs espagnols avaient secouru une embarcation à la dérive au large des Canaries transportant 78 migrants. Mais selon l’ONG, cette embarcation n’était pas l’un de ces trois bateaux.
Una media de 5 personas al día mueren en las fronteras españolas. Lamentamos la pérdida de de 951 vidas en el primer semestre del año #DerechoAlaVida2023 pic.twitter.com/7dCxM5rVqv — Caminando Fronteras (@walkingborders) July 6, 2023
Un communiqué publié mardi par le ministère des Affaires étrangères sénégalais a suscité la confusion sur le sort de ces trois embarcations, Dakar affirmant que les informations faisant état de «la disparition en mer d’au moins 300 Sénégalais, candidats à l’émigration» et faisant route vers les Canaries sont «dénuées de tout fondement».
Le ministère a ajouté qu’entre le 28 juin et le 9 juillet, 260 Sénégalais «en détresse» avaient «été secourus dans les eaux territoriales marocaines», sans préciser si leurs embarcations correspondaient à celles signalées par l’ONG. Sollicitées par l’AFP, les autorités marocaines se sont refusées à confirmer.
Caminando Fronteras a réagi mercredi dans un communiqué, affirmant avoir pu vérifier que les sauvetages mentionnés par le gouvernement sénégalais correspondaient à d’autres bateaux «ayant également quitté les côtes sénégalaises, mais pas à ceux qui avaient à leur bord les 300 personnes recherchées».
Lundi, le maire de Kafountine avait confirmé à l’AFP le départ de migrants, dont il n’avait aucune nouvelle. Il avait affirmé qu’il y avait parmi eux des Sénégalais mais aussi «des Gambiens, des Guinéens, des Sierra-Léonais…».
