Le ministre de l’Intérieur s’est félicité, hier matin, de l’arrestation et de l’expulsion d’un « imam radicalisé » d’origine sénégalaise dans le département de l’Aube. Or selon plusieurs responsables associatifs de la région, il ne s’agit pas d’un imam mais d’un fidèle de plusieurs mosquées « qui n’a pas de fonction d’imam officiel ». Explications
Ce mercredi 10 juillet, le ministre de l’Intérieur Gérald Moussa Darmanin a déclaré, sur les chaînes Europe 1 et CNews, qu’un « imam radicalisé » sénégalais avait été interpellé dans le département de l’Aube, dans le centre de la France, « en vue d’une expulsion immédiate« .
Le ministère reproche au ressortissant Sénégalais des prêches discriminatoires « notamment envers les femmes » or, d’après un responsable du Conseil du culte musulman de l’Aube (CCMA), l’homme dont il est question n’est pas un imam mais plutôt comme « un simple fidèle qui n’a pas de fonction d’imam officiel dans nos lieux de culte ».
Une expulsion manu militari « en 24 heures »
Gérald Moussa Darmanin a annoncé en direct sur CNews, mercredi matin, l’arrestation d’un « imam radicalisé » d’origine Sénégalaise basé dans l’Aube en vue de son expulsion. Une source policière confirmait l’information :
« L’imam a été interpellé ce (mercredi) matin à 07h20 à son domicile et conduit au commissariat de Troyes où un arrêté ministériel d’expulsion va lui être notifié »
Selon le ministre de l’intérieur, l’individu en question tenait des prêches discriminatoires « notamment envers les femmes ». Il s’est félicité que cette expulsion « en 24 heures » soit permise grâce aux lois immigration et séparatisme, qu’il a portées.
« Deux lois que veulent supprimer d’ailleurs le Nouveau Front populaire », a-t-il ajouté, critiquant le Nouveau Front populaire qui souhaite supprimer ces lois bien que la procédure d’expulsion rapide existait avant leur promulgation.
L’homme interpellé n’est pas un imam
En réalité, l’homme interpellé n’officie dans aucune mosquée du département de l’Aube, souligne un responsable du Conseil du culte musulman de l’Aube (CCMA). Le CCMA parle plutôt d’un « simple fidèle » qui n’a pas de fonction officielle d’imam.
Le ressortissant sénégalais avait d’ailleurs déjà été signalé, par les responsables des mosquées à Troyes, pour « des perturbations dans deux lieux de culte » :
« Je le répète, cet homme n’est pas imam ! C’est un fidèle lambda. Nos imams en général travaillent dans un esprit de responsabilité et conforme aux principes et aux valeurs de notre République »
Réelle menace ou déclaration précipitée du ministère de l’intérieur ? La préfecture de l’Aube a, en tout cas, publié un communiqué mercredi après-midi, confirmant qu’un « ressortissant sénégalais avait reçu un arrêté ministériel d’expulsion le 8 juillet ». Le terme « imam » n’a bizarrement pas été employé tout le long du texte.
Avec Mizane