Les huit migrants faisaient partie d’un groupe de 43 personnes qui ont débarqué mercredi.
Huit migrants arrivés en Sicile cette semaine après leur sauvetage par une association ont été testés positifs au coronavirus et placés en quarantaine, a annoncé jeudi l’ONG Mediterranea Saving Humans.
Les huit migrants faisaient partie d’un groupe de 43 personnes qui ont débarqué mercredi du navire humanitaire Mare Jonio dans le port d’Augusta, dans le sud de l’Italie. Le collectif italien de gauche a affirmé dans un communiqué avoir été informé par les autorités sanitaires des tests positifs au Covid-19 des migrants, ajoutant que ceux-ci ne faisaient pas courir de risques à la population car placés en quarantaine, tout comme le reste du groupe et les membres de l’équipage.
Le maire de Noto, une ville du sud-est de la Sicile dans les environs de laquelle les migrants sont placés en quarantaine -à environ 20 kilomètres-, a également cherché à apaiser les inquiétudes. «Il ne devrait y avoir aucune inquiétude dans notre communauté parce qu’aucun contact ne sera autorisé», a souligné Corrado Bonfanti. Mais la nouvelle des migrants contaminés a immédiatement suscité un tollé dans une partie de la classe politique.
«Le reste de l’Europe nous regarde avec pitié»
Matteo Salvini, le chef de la Ligue (extrême droite), a critiqué le gouvernement, l’accusant de complaisance. «Le reste de l’Europe nous regarde avec pitié, pendant que les trafiquants d’êtres humains se frottent les mains. Le gouvernement ? Il est muet et dort», a-t-il lâché sur Facebook.
Les demandes de mise en quarantaine des migrants sur un navire plutôt que sur l’île ont été rejetées par le gouvernement parce que jugées trop onéreuses, s’est indigné pour sa part le président de la région Sicile, Nello Musumeci.
«Et donc, ils peuvent rester à Noto, où ils sont. Vous avez bien entendu : à Noto, la perle de notre tourisme», s’est insurgé Nello Musumeci sur Facebook, ajoutant qu’il vérifierait s’il est adéquat d’ordonner la création d’une zone rouge autour de l’établissement accueillant les migrants. «Pourquoi la quarantaine sur la terre ferme ? Pourquoi personne ne nous parle des vraies conditions dans les camps libyens ? Telles sont les questions auxquelles Rome à le devoir de répondre», a-t-il ajouté.
Tandis que de nombreux migrants continuent de fuir la Libye, les bateaux humanitaires ont récemment repris leurs activités de sauvetage, en grande partie interrompues par la crise du coronavirus.