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Au Conseil de Paris, Serge Federbusch invite Fatoumata Koné à «remigrer»

Au Conseil de Paris, Serge Federbusch invite Fatoumata Koné à «remigrer»

Alors qu’elle s’indignait de l’évacuation de jeunes sans-abri, la présidente du groupe Les Écologistes au Conseil de Paris a été invitée à « remigrer » par l’ancien candidat soutenu par le RN, Serge Federbusch. Ses propos ont été jugés indignes par l’ensemble des élus.

Une reprise de séance du Conseil de Paris chargée d’émotion. Ce mercredi après-midi, alors que les élus parisiens retrouvaient l’hémicycle pour une séance de questions d’actualité, la maire (PS) Anne Hidalgo a voulu apporter son soutien à la présidente du groupe Les Écologistes, Fatoumata Koné.

« J’ai vu ce tweet (même si la maire a quitté ce réseau social, NDLR) absolument infâme de monsieur Serge Federbusch, ancien candidat au titre du Rassemblement national dans notre capitale aux dernières municipales. Il s’est permis un message qui est tout ce qu’il y a de plus abject, nauséabond, et qui porte cette vision d’une extrême droite voulant renvoyer chacun à ses origines », a débuté la maire, proposant d’accompagner Fatoumata Koné dans d’éventuelles procédures judiciaires.

Dans un message publié ce mercredi matin sur X (anciennement Twitter), mais supprimé en ce milieu d’après-midi, Serge Federbusch, candidat du RN aux municipales de 2020 dans la capitale, élu du Xe arrondissement de 2008 à 2014, avait en effet souhaité la « remigration » de jeunes sans abris évacués mardi. En ajoutant que Fatoumata Koné, qui s’indignait du sort de ces personnes, devrait elle aussi « remigrer ».

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« Sous prétexte qu’on est noir, on n’est pas Français »
Fatoumata Koné a annoncé dans l’après-midi qu’elle allait porter plainte contre Serge Federbusch pour injures à caractères raciales. « On oublie souvent la violence, plus particulièrement contre les femmes. Je ne suis pas touchée par ce tweet car je suis née en France, mais beaucoup de gens subissent ce racisme exacerbé. Si je ne suis pas touchée par ce type d’insultes, je remarque que je subis du racisme depuis que je fais de la politique en 2014. Voilà ce qui se passe quand on veut prendre des responsabilités », a-t-elle affirmé, émue aux larmes, dans un hémicycle unanimement debout pour l’applaudir en guise de soutien.

Le préfet de police Laurent Nuñez, présent dans la salle, a « dénoncé une attaque haineuse et odieuse qui n’a pas sa place en politique. Je pense que ces propos tombent sous le coup de la loi. »

Dans une prise de parole intervenue plus tard dans les débats, Frédéric Péchenard, du groupe Changer Paris, a « condamné fermement les propos à l’encontre de Mme Koné » et a voulu lui apporter le « plein soutien » de la droite parisienne. Les réactions ont aussi été très nombreuses sur le réseau social, de la part de tous les élus parisiens.

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« Cela démontre ce qu’on vit en France en tant que femme politique : beaucoup de violence, du racisme. C’est problématique quand les gens pensent, sous prétexte que l’on est noir, qu’on n’est pas Français. C’est une insulte raciste, on se retrouvera devant les tribunaux », confie au Parisien Fatoumata Koné, qui s’est dite touchée par les nombreux messages de soutien reçus. Sollicité, Serge Federbusch n’a pas répondu.

Avec Elie Julien 

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