Les soldats français des colonies, et plus particulièrement les noirs, n’ont pas eu droit au même traitement que les autres prisonniers. À Sillé-le-Guillaume, ils ont été extraits du groupe pour être exécutés.
Dans les camps de détention également, leur traitement était différent comme le souligne Julien Fargettas dans Les tirailleurs sénégalais : les soldats noirs entre légendes et réalités, 1939-1945 (Tallandier).
« D’une maigreur effroyable »
Isaac Appel avait 11 ans quand il a été raflé avec neuf autres enfants juifs, à Cérans-Foulletourte, le 14 octobre 1942, et conduit au camp de Mulsanne. Là-bas, il avait été frappé par le traitement infligé aux tirailleurs sénégalais :
« Nous, les enfants juifs, nous étions une enclave dans ce grand camp d’internement, nous confiait-il en 2012. Un grillage nous séparait des tirailleurs sénégalais. Les pauvres gars étaient d’une maigreur effroyable ! Ils n’avaient rien à manger. Nous, nous étions bien nourris par la Croix-Rouge. Alors nous leur lancions des boules de pain sur lesquelles ils se ruaient. »
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