Dans la crise des migrants, chaque jour nouveau apporte son nouveau lot de drames. Celui-ci s’est joué il y a déjà quelques mois, en avril dernier, lorsqu’une patera partie depuis le nord du Maroc, à Tanger, a fait naufrage avec à son bord 12 personnes, dont 11 ont péri.
Au terme d’une enquête ayant permis de le localiser à Saragosse, l’auteur présumé de ce voyage a été arrêté, indique ce samedi 15 septembre un communiqué de la police espagnole.
L’embarcation de fortune, qui devait rejoindre la côte espagnole à Algésiras, a sombré en raison de fortes vagues, poursuit la même source.
Parmi ces migrants de nationalité subsaharienne, un seul a survécu au périple, sauvé par le Salvamento Maritimo, l’agence de recherche et de sauvetage en mer, et a finalement été acheminé à Algésiras. Ses compagnons de voyage n’auront pas eu la même chance: tous ont péri et seuls 4 cadavres ont été retrouvés à ce jour, précise le communiqué.
Avant de partir dans l’espoir de rejoindre l’Europe, le groupe est resté caché au Maroc, quelques jours précédant le départ dans un foyer appartenant à l’organisation incriminée. C’est dans une fourgonnette que les migrants ont ensuite été acheminés à une zone proche d’une plage, où ils ont pu récupérer la patera, avec à son bord une pompe à air, une bouteille de gaz, un petit moteur et quatre avirons.
s“Au petit matin, les trafiquants ont ‘jeté’ les migrants à l’eau avec pour seule indication de suivre les lumières vers la côte espagnole. Les migrants étaient eux-mêmes chargés de piloter l’embarcation, sans éléments pour s’orienter ni connaître la navigation, avec tout le danger que cela suppose pour leurs vies”, constate le communiqué.
Detenido en #Zaragoza el organizador de un viaje en patera desde #Tánger hasta #Algeciras, en el que fallecieron 11 personas el pasado mes de abril pic.twitter.com/ZvqSorlnbW
— Policía Nacional (@policia) 15 septembre 2018
D’origine sénégalaise, l’homme arrêté serait notamment responsable du recrutement, de l’hébergement, du transport vers le lieu de départ et de la collecte des montants.
Arrivé en Espagne à la fois du mois de juillet, après avoir emprunté la même route que ses victimes, son téléphone mobile, ses différents périphériques de stockage d’information et de la documentation ont été saisis en vue d’apporter de nouvelles preuves de sa participation à l’organisation de ce voyage et d’autres similaires à destination de l’Espagne, poursuit la police.
Basée dans le nord du Maroc et composée de personnes d’origine sénégalaise et nigériane, l’organisation criminelle associée à ce tragique voyage facture ces trajets en mer à 500 euros, à bord d’“embarcations de ‘dernier voyage’ de très faible qualité et de faible flottabilité”, souligne la police nationale espagnole. L’enquête est toujours ouverte pour localiser les autres personnes liées à cette organisation. La collaboration des autorités de police du Maroc et du Sénégal a à ce titre été sollicitée.