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Antibes : Des travailleurs étrangers sans papiers réclament leur régularisation

Antibes : Des travailleurs étrangers sans papiers réclament leur régularisation

Manifestation de travailleurs immigres sans papiers

Certains d’entre eux travaillent depuis 20 ans sur la Côte en CDI. Mais ils sont toujours étrangers et en situation irrégulière. Beaucoup n’osent pas se montrer, de peur de perdre leur emploi ou d’être expulsés.

Soutenus par la CGT, 227 travailleurs étrangers sans papiers du département des Alpes-Maritimes ont déposé un dossier en préfecture. « Depuis, pas de réponse. Je n’ai pas eu de récépissé », regrette Ba, un Sénégalais qui travaille en CDI dans la restauration à Nice depuis deux ans.

Précieux, le récépissé « permet de circuler et de travailler durant trois mois, le temps que le dossier soit traité par l’administration », explique un des dirigeants de l’Union départementale CGT, responsable des trois collectifs de sans-papiers du département.

Double service

« En pleine saison, je fais double service, explique Ba. Je travaille de 9h du matin à minuit et demi, avec deux heures d’interruption, entre 15h et 17 h, et un jour et demi de repos par semaine ».

F., un autre Sénégalais d’une trentaine d’années, travaille depuis quatre mois en CDI dans un restaurant d’Antibes.

Alassane, lui, est mauritanien. En France depuis 2002, il travaillait à Nice lorsqu’il y a eu un contrôle dans son entreprise de sécurité. Après 24 heures de garde à vue dans une cellule « pleine d’excréments », il a passé trois jours en centre de rétention avant d’être relâché pour erreur de procédure. Mais il a perdu son emploi.

Il a déposé un dossier de régularisation et une demande d’asile politique.

« Dans mon pays, explique-t-il, il y a des problèmes entre les Peuls(2) et les Maghrébins depuis des années, avec des enlèvements et des disparitions. L’association dont je faisais partie a été mise au ban par le gouvernement ».

La CGT estime à 4 000 le nombre de travailleurs sans-papiers dans les Alpes-Maritimes. Dans la restauration et l’hôtellerie, mais aussi le BTP et les entreprises de sécurité, de nettoyage et d’aide aux personnes.

Des emplois désertés par les Français

« Ils restent dans ces emplois pénibles, alors que beaucoup de Français les abandonnent », souligne la CGT, qui dénonce « l’hypocrisie » de la situation.

« Nous avons demandé leur régularisation au député-maire d’Antibes qui a dit publiquement que le tourisme et l’hôtellerie doivent être sources d’emplois pérennes ».

 

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