Chaque année, le salon de l’élevage de Rennes accueille des milliers de visiteurs étrangers, à la recherche de solutions pour leur métier. À l’image de Pape Laye Mbengue, aviculteur au Sénégal.
À 29 ans, il est aujourd’hui à la tête d’un élevage de 16 000 poules pondeuses. Un cheptel réparti dans quatre bâtiments, installés dans le département de M’bour, à environ 110 km de la capitale du Sénégal, Dakar. Depuis cinq ans, Pape Laye Mbengue est un éleveur heureux, un entrepreneur qui emploie quatre salariés et envisage l’avenir avec confiance.
Le temps où il revendait des œufs dans les rues de Dakar paraît désormais bien loin. « Cela fait longtemps en fait que j’évolue dans le secteur de la volaille, retrace-t-il. Dès le collège, pendant les vacances, je me rendais à la capitale et je faisais le tour des épiceries et magasins pour écouler des œufs. Ce n’était pas toujours facile ».
À l’heure de poursuivre des études, Pape Laye Mbengue part à Saint-Louis, au nord du Sénégal. Tout en continuant à épargner, avec une idée derrière la tête. « Je me suis formé dans la gestion des entreprises, et j’ai décidé de rester au pays pour lancer mon activité.
La demande en œufs était très forte, je me suis dit que je pouvais produire moi-même », explique-t-il. En 2019, il achète son premier hectare dans le secteur rural d’où il est originaire. Il y construit un premier bâtiment de 200 m² pour lancer sa société, Avimoctar AM.
Une ouverture à l’international
En 2022, à l’occasion d’une formation agricole à Dakar, le jeune éleveur est mis en relation avec Malick Gueye, représentant permanent du Space en Afrique de l’Ouest. Une rencontre qui débouche sur un déplacement au salon de l’élevage, à Rennes, en septembre 2023. « C’est un beau lieu de rencontres, l’occasion de tisser des relations et de recueillir des conseils pour la conduite de mon élevage au Sénégal », souligne Pape Laye Mbengue.
Cette venue au Space est aussi l’occasion pour l’éleveur de décrocher un stage d’un mois dans une exploitation à Carnoët, dans les Côtes-d’Armor : « Cela m’a permis de perfectionner mes techniques d’élevage, de me former notamment sur la biosécurité ».
Et de revenir dans son pays avec des solutions pour continuer à développer son exploitation. « J’aimerais continuer à moderniser mes bâtiments, et pourquoi pas dans quelques années produire de la volaille de chair », explique-t-il.
Tout en conservant des liens avec le Space, comme plusieurs agriculteurs du monde entier. Chaque année, le salon s’ouvre en effet à l’international. Pour cette édition 2024, plus de 320 exposants étrangers, originaires de 33 pays, sont attendus. Et 12 000 visiteurs internationaux, de 120 pays différents, seront présents.
Brice Dupont Avec Ouest France