Dix-sept corps ont été découverts, le week-end dernier, en Méditerranée centrale, a rapporté vendredi l’organisation Médecins sans frontières dans un communiqué. « Ces décès témoignent d’un naufrage au cours duquel un nombre indéterminé de personnes ont perdu la vie », a-t-elle ajouté.
Les corps de ces personnes qui espéraient rejoindre l’Europe ont été découverts lors d’un vol de surveillance effectué par l’ONG allemande Sea-Watch. Douze d’entre eux ont été repêchés par le Geo Barents et l’Ocean Viking, deux navires civils de recherche et de sauvetage.
« Nous avons repéré d’autres corps, qui sont toujours en mer », a indiqué un membre de l’équipe de surveillance Sea-Watch, Tamino Böhm. « Ces morts ne sont pas un accident imprévisible, mais le résultat de décisions politiques délibérées de l’Union européenne », a-t-il déploré.
Selon les organisations, l’autorité italienne de contrôle de l’aviation civile (Enac) tente, en plus, d’interdire les vols de surveillance de Sea-Watch. Si cette tentative aboutit, elles craignent que les naufrages soient encore plus invisibilisés.
« Nous avons reçu des demandes de familles nous signalant qu’elles avaient perdu le contact avec leurs proches partis en mer », a encore expliqué un représentant de MSF Search and Rescue, Juan Matias Gil. Ce dernier appelle les autorités italiennes à mettre en place des mécanismes médico-légaux appropriés pour capturer et documenter les profils ADN des personnes décédées. « L’identification correcte des victimes est notre devoir afin d’aider les familles à obtenir des réponses sur la disparition de leurs proches », a-t-il estimé.