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Déjà plus de 41.000 signatures pour la naturalisation des tirailleurs sénégalais

Déjà plus de 41.000 signatures pour la naturalisation des tirailleurs sénégalais

Une pétition vient d’être lancée sur change.org pour réclamer la naturalisation des tirailleurs sénégalais, par une jeune élue de Bondy, Aïssata Seck.
En cinq jours, elle a recueilli plus de 41.000 signatures. Oumar Diemé, 84 ans, et Ousmane Sagna, 85 ans, font partie de ces Sénégalais qui se sont battus pour la France, en Indochine, en Algérie. Dans leur foyer Adoma à Bondy, ils racontent.

Au deuxième étage du foyer Adoma, à Bondy, Yoro Diao, 88 ans, insiste : « Surtout écrivez qu’on remercie Aïssata pour ce qu’elle fait pour nous ». Il parle d’Aïssata Seck, 36 ans, élue (PS) à Bondy. Cette petite-fille de tirailleur sénégalais est à l’origine d’une pétition pour la naturalisation de ces combattants qui ont défendu le drapeau tricolore sur les champs de bataille au siècle dernier. En seulement une semaine, elle a recueilli plus de 41.000 signatures, parmi lesquelles celles des comédiens Omar Sy, Jamel Debbouze, des politiques Arnaud Montebourg, Claude Bartolone…

« Ils ont entre 76 et 90 ans. Pour les dernières années qui leur restent à vivre, leur accorder la naturalisation serait symbolique, explique Aïssata Seck. Un ancien combattant français peut partir une année à l’étranger, s’il le souhaite. Pas un tirailleur sénégalais, qui risque de perdre sa pension. »
Le combat d’Aïssata a débuté il y a six ans, lorsqu’elle a remarqué, dans les rues de sa ville, ces messieurs qui « portaient leurs médailles sur eux ». Cette militante est par ailleurs adjointe au maire (PS) de Bondy, en charge des anciens combattants. Alors depuis 2010, elle les accompagne dans leurs démarches, collecte leurs souvenirs. Elle aimerait tant que la France les honore de cette naturalisation.

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Yoro Diao 88 ans au foyer Adoma de Bondy (LP/C.S.)

« J’ai perdu ma jeunesse », lâche Yoro Diao, dans un costume flanqué de ses médailles, qui garde le souvenir intact des dates de toutes « ses » guerres : l’Indochine, ralliée après 45 jours de bateau, l’Algérie. « J’ai eu la baraka. Jamais mon sang n’a coulé, mais j’ai perdu beaucoup de camarades », se souvient-il. Oumar Diemé, 84 ans, se rappelle encore « le bruit des mines qui sautaient » en Indochine. « À notre arrivée le 22 mars 1953, on a perdu 22 camarades, on n’a pas pu arriver à Dien Bien Phu » ajoute-t-il, assis sur son lit.

Je signe ce texte pour rétablir une forme de justice et rendre hommage à ceux qui ont combattu pour notre patrie https://t.co/0HOO6wIU3S
— Arnaud Montebourg (@montebourg) 12 novembre 2016

Ousmane Sagna 85 ans au foyer Adoma de Bondy (LP/C.S.)

Soixante ans plus tard, les souvenirs de guerre sont encore précis. « Quand on partait en opération, la nuit, j’avais le ventre qui me faisait mal » explique Ousmane Sagna, qui a passé « 9 ans, 9 mois et 9 jours » dans l’armée française et en est resté invalide. Il a poursuivi sa vie au Sénégal et est revenu en France depuis 1989, pour des cures thermales de soin, à Châtel-Guyon, devenu un lieu de rendez-vous le 14 juillet. Il a obtenu un titre de séjour en 2000 et partage sa vie entre le foyer de Bondy et le Sénégal où vit sa famille.

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« Avec nos maigres pensions, on ne peut pas faire venir nos épouses », expliquent ces arrière-grands-pères, qui vivent avec quelque « 600 €par mois ». « La France ? C’est notre patrie, explique Yoro Diao. Pour avoir cette naturalisation on nous demande des extraits de naissance, mais le chef du village ne savait même pas écrire. »

Oumar Diemé est le seul des trois à avoir décroché la nationalité française « après trois années de combat, avec un avocat ». « Nous ne sommes plus très nombreux, ajoute-t-il. Cette naturalisation de tous les tirailleurs sénégalais, ce serait une reconnaissance de la nation ». Aïssata Seck se laisse encore trois semaines avant de saisir les plus hautes autorités de l’Etat.

Pétition sur change.org

70 000 sont morts durant la Première Guerre mondiale.
Le tirailleur est, dans le langage militaire, un combattant en première ligne. En Afrique, un premier régiment de ces troupes légères a été créé en 1857 par l’empereur Napoléon III.
Le terme de tirailleurs sénégalais inclut tous les fantassins recrutés en Afrique noire (Sénégal, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Burkina Faso…). 170 000 ont été mobilisés pendant la Première Guerre mondiale.
Plus de 70 000 sont morts pour la France, dont 36 000 d’Afrique du Nord et 30 000 d’Afrique noire. Les tirailleurs ont également combattu durant la Seconde Guerre mondiale, puis en Indochine, en Algérie, à Madagascar…

La pétition est à signer sur: https://www.change.org/p/pour-la-naturalisation-des-tirailleurs-sénégalais

 

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