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Un travail de mémoire à Limoges pour rendre justice aux tirailleurs sénégalais

Le 28 septembre, à la BFM de Limoges, un colloque universitaire traitera, pour la première fois en France, de la difficile question de l’indemnisation des tirailleurs sénégalais.

Camp de Thiaroye, à quelques kilomètres de Dakar, décembre 1944. Quelque mille six cents tirailleurs sénégalais, récemment rapatriés de France, réclament que leur soient versés les arriérés de solde cumulés durant leur captivité en France occupée.

La manifestation dégénère. Les gendarmes, français, aidés de soldats de régiments voisins, décident d’investir le camp. Les affrontements qui suivent font soixante-dix morts, dans les rangs des internés uniquement.

Soixante-quatorze ans après, la blessure est toujours béante dans la mémoire sénégalaise. Elle est devenue le symbole de l’état d’inégalité profonde dans lequel la colonisation a maintenu les indigènes, pas seulement sénégalais d’ailleurs.

Pour la première fois en France, un colloque universitaire, organisé conjointement par l’Université de Limoges et celle de Dakar, va tenter d’aborder ce sujet hautement sensible, d’un point de vue purement scientifique. « Nous avons choisi de traiter ce sujet de cette manière, explique Pascal Plas, historien spécialiste des processus mémoriels, parce que cela permet de dédramatiser le débat. Nous pourrons donc aller au fond des choses, au cœur du problème, celui de l’indemnisation des tirailleurs sénégalais et de leurs descendants. »

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Présentation du colloque sur les tirailleurs sénégalais, mardi 18 septembre 2018 à la BFM Limoges. De gauche à droite : Philippe Pauliat-Defaye, Christophe Verger, Ibrahima Dia, Pascal Plas, Hélène Pauliat, Daniel Poumérouly.

Pour Hélène Pauliat, qui interviendra lors du colloque pour décortiquer le fameux arrêt Diop de 2001, ce sera aussi le moment « de s’interroger comment l’État et la justice abordent un certain nombre de sujets ».

« La justice, poursuit-elle, apporte des réponses techniques. Le politique peut en choisir d’autres. Le Conseil d’État a toujours été frileux vis-à-vis de la “rafle du Vel d’hiv”, Et puis Jacques Chirac, un jour, a reconnu la responsabilité de la France… »

« Ce colloque, embraye Ibrahima Dia, le président de la délégation française de la fondation Senghor, dont le siège est à Limoges, est une occasion de débattre de manière objective et dépassionnée. C’est important pour le Sénégal mais pas que… Car le vocable de “Tirailleurs sénégalais” dépasse largement le Sénégal. »

À l’issue du colloque, l’exposition de photographies de Philippe Guionie, Le tirailleur et les trois fleuves, sera inaugurée. Elle sera visible durant tout le mois d’octobre dans la bibliothèque de la faculté de droit et de sciences économiques.

Les organisateurs

Le colloque « Tirailleurs sénégalais. Frères d’armes, frères de sang » est organisé conjointement par la Fac de Droit et sciences économiques de Limoges, l’Institut international de recherche sur la conflictualité et la délégation générale France de la fondation Senghor.

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Où et quand ?

Le vendredi 28 septembre, de 9 heures à 18 heures, à la fac de droit, rue Félix-Eboué à Limoges. (Entrée libre et gratuite)

Intervenants

Les intervenants seront conjointement des enseignants chercheurs des universités de Limoges et Dakar.

 

 

Le Populaire.fr

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