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Webdocumentaire le Grand Écart : Portrait de MOUSSA DIA

AVANT-PROPOS

C’est l’un des nombreux paradoxes de l’immigration : absent là où on est présent et présent là où on est absent. […] Immigrer, c’est immigrer avec son histoire. – Abdelmalek SAYAD, Sociologue

« Toute notre vie, on l’a passée ici à aider les autres derrière ». – Samba Kassoré

Une cité industrielle de la vallée de la Seine, des villages le long du fleuve Sénégal.

Un foyer de travailleurs migrants : lieu de transit, lieu provisoire, lieu « entre deux », entre l’arrivée et le retour, entre partir et revenir.

Une parole, des images pour dire le temps, celui de l’exil et du travail, des retours et des allers.

Des parcours de vie, toujours entre un « ici » et là-bas.

Le récit d’un grand écart.

Dans le webdocumentaire Grand Écart, douze hommes se racontent. Ils vivent ici et là-bas, entre le foyer de travailleurs migrants de Rouen et leur terre natale au Sénégal ou en Mauritanie.

Ils font partie de ces nombreux hommes venus travailler dans la vallée de la Seine dans les années soixante-dix. Comme un sas entre le pays natal et la France, les foyers de travailleurs migrants dénommés Moïse et El Hadj Omar sont leurs premiers pieds-à- terre lorsqu’ils arrivent à Rouen. C’était il y a quarante ans, et ils y vivent encore.

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On écoute des hommes raconter leurs choix de vie. Puis, en écho viennent les paroles de leur famille restée en Afrique. Le grand écart entre ici et là-bas se fait ainsi dans l’intimité du foyer, avec des plans fixes sur des corps en mouvement, des yeux qui brillent.

La communauté sénégalaise de Rouen

Au début des années 50, la communauté sénégalaise pèse moins de 100 personnes sur la ville de Rouen. En majorité, il s’agit de soutiers et matelots originaires du sud du Sénégal (appartenant à l’ethnie des Mandjaks) travaillant pour des compagnies de navigation.

D’escales en séjours plus ou moins réguliers, Rouen devient progressivement le port d’attache pour un noyau d’une dizaine de personnes. Ils résident principalement dans le quartier Martainville dans des meublés bien souvent sordides.

A partir de 1958, en lien avec la renaissance du tissu industriel rouennais, la communauté sénégalo‑mauritanienne s’élargit avec l’arrivée des premiers Peuls et Soninkés, peuples vivant le long du fleuve Sénégal (Nord du Sénégal et Sud de la Mauritanie). Avec l’arrivée de ces nouveaux migrants, des solutions d’hébergement doivent être trouvées ; d’autant plus que le quartier Martainville qui accueillait les premiers arrivants est rénové par la Ville, ce qui les pousse à trouver d’autres lieux d’habitation.

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Moïse Gomis, réalisateur du webdocumentaire Grand Écart

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Portrait de Moussa Dia

Waly (Mauritanie). Résident du foyer Moïse depuis 1971 – Rouen (France) chambre n°205.

Fils d’un matelot de la marine marchande française, Moussa Dia a suivi la trace de son père et de ses frères, venus tenter leur chance en France. Après quelques mois en région parisienne, il a pris racine à Rouen dans la chambre n°205 du foyer Moïse, où il vit pour le meilleur depuis plus de 40 ans.

Et pour le pire.
Moussa Dia aurait pu quitté le foyer en novembre 2004, moment où un incendie ravageait une chambre et un couloir, au même étage que sa chambre. La 205. Au contraire, il fait le choix de rester pour lutter aux côtés de représentants de résidents et de soutiens extérieurs pour exiger des travaux. Un combat qui va durer plus de 3 ans avant le début de la réhabilitation du couloir en 2008…).

Désormais à la retraite, Moussa Dia a travaillé dans le textile chez Leboucher Frères à Notre Dame de Bondeville. Sa famille vit à Waly en Mauritanie.

Partie 1 : Dans cette chambre 205 depuis 40 ans

Partie 2 : Nos parents ont sacrifié leur sang pour la France

Partie 3 : Khalilou DIA – Maire de Waly – « On a tout maintenant, grâce aux immigrés »

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