Un adolescent, jeune migrant, a été retrouvé sans vie dans la chambre d’une colocation, à Crespin (Nord), mercredi soir.
Il se prénommait Losseni. Il avait semble-t-il moins de 18 ans, et vivait depuis « six mois », selon cette riveraine, dans cette maison semi-mitoyenne située à Crespin, en périphérie de l’usine Bombardier. Le jeune homme partageait la demeure avec trois autres jeunes migrants isolés, encadrés par l’éducateur spécialisé d’une association missionnée par le Département – association que nous ne sommes pas parvenus à joindre.
Ce mercredi 4 décembre, vers 23 heures, alors que Losseni était dans sa chambre, ses colocataires se sont inquiétés de son sort : il ne répondait plus aux appels, et sa porte était fermée. Alors les pompiers de Quiévrechain ont été alertés, et l’accès à la chambrée, forcé. L’adolescent s’y trouvait, sans vie. Le magistrat de permanence, un médecin légiste, ont été avertis et se sont rendus sur place.
Cellule psychologique
Une autopsie est programmée. Parallèlement, « une cellule psychologie a été mise en place auprès des jeunes et de l’équipe éducative, avec un groupe de parole » précise-t-on du côté de l’instance départementale. Losseni, précise encore le Département, était « scolarisé et ne présentait aucune difficulté d’intégration ». On ignore de quand date son arrivée sur le territoire, ainsi que son pays d’origine.
Alain Dée, le maire de la commune, a été également amené à se déplacer sur les lieux. D’abord éprouvé par le décès d’un jeune homme sur le territoire de la commune, il fut aussi stupéfait d’apprendre que des mineurs isolés étaient hébergés dans cette partie de la cité. «Je viens d’apprendre que trois logements accueillant de jeunes migrants étaient répartis dans la commune. S’il y avait eu un peu plus d’échange avec le Département, on aurait peut-être pu mettre des choses en place, avec les associations, le CCAS… » Le conseil général indique prendre en charge actuellement près de 1350 jeunes mineurs migrants, en s’appuyant « sur l’expertise d’associations spécialisées. »
Un lâcher de ballons en hommage à Losseni au stade de Crespin
Losseni avait traversé de lourdes épreuves. Gamin de moins de 18 ans, il était arrivé à Crespin il y a moins d’un an, pris en charge par une association mandatée par le Département et spécialisée dans l’accueil de migrants dits « isolés », c’est-à-dire, sans figure parentale à leur côté. Il vivait avec trois autres mineurs dans une cité périphérique de l’usine Bombardier, et les éducateurs de l’association, membres du club de foot de Crespin, étaient parvenus à leur mettre des crampons. Losseni jouait au club de foot avec ses colocataires, suivait des études au collège de Quiévrechain.
Une autopsie a eu lieu et a conclu à une mort d’origine naturelle. En partenariat avec le collège de Quiévrechain, l’équipe U 17 du club de Crespin prévoit d’organiser ce jeudi, à 18 h 45, sur son terrain, un lâcher de ballons en hommage au garçon.
« Il y a vraiment eu un élan de générosité envers ces gamins, lorsqu’ils ont pris une licence au club », rapporte le président André Wojcinski. Losseni et ses camarades avaient, de la même manière, fait valoir un respect sans faille. « Ce sont des gamins exceptionnels », poursuit le président.
Selon nos informations, une cagnotte aurait été mise en ligne afin de collecter des fonds et de permettre le rapatriement du défunt dans son pays d’origine.
La Voix du Nord