En déchargeant des légumes, mardi 14 novembre à Vannes, un chauffeur de poids lourd espagnol est tombé nez à nez avec deux Irakiens, cachés dans le fond de sa remorque réfrigérée à… 4 °C.
C’est l’histoire incroyable de deux hommes, d’origine irakienne, qui ont parcouru plus de 1 000 km dans la remorque frigorifique d’un camion dont la température intérieure ne dépasse pas les 4 °C.
Mardi matin, un chauffeur espagnol arrive à Vannes avec son camion rempli de fruits et de légumes. Il doit décharger sa cargaison sur le site de l’entreprise Stef, zone du Prat.
À l’ouverture de sa remorque, dont la porte est plombée pour protéger des vols, il découvre deux hommes. Cachés derrière des palettes, au fond du camion, au-dessus des frigos, ils sont vêtus de quatre pantalons chacun, certainement pour se protéger du froid.
Interpellés il y a deux jours à Ouistreham
Immédiatement, le routier alerte la direction de l’entreprise qui réceptionne la marchandise et la police intervient. « En 35 ans de métier, c’est la première fois que je vois ça », confie une salariée de la Stef.
Les deux Irakiens avaient en leur possession des documents indiquant qu’ils avaient été interpellés, trois jours plus tôt, par la police à Ouistreham, dans le Calvados. Ils avaient alors été relâchés, écopant d’un simple avertissement.
Alors où, quand et comment ces deux hommes ont-ils réussi à monter dans ce camion ? Le chauffeur espagnol a indiqué aux enquêteurs s’être rendu compte que quelque chose n’allait pas à hauteur de Bordeaux. Mais une zone d’ombre persiste : les deux hommes ont-ils quitté Ouistreham, dimanche, pour se rendre ensuite en Espagne ? Où ont-ils bénéficié de l’aide d’un complice pour monter à bord du camion à Bordeaux, sans effraction apparente ?
Pas reconduits dans leur pays
À l’issue de son audition au commissariat de police, le conducteur du poids lourd a pu reprendre sa route, hier, en début d’après-midi.Les deux Irakiens, quant à eux, ont été placés en garde à vue. Le parquet de Vannes n’a pas souhaité communiquer sur cette affaire. Mais selon une source proche du dossier, « les deux Irakiens ne seront pas reconduits à la frontière, s’agissant de ressortissants d’un pays en guerre ».
Ils seront probablement arrêtés prochainement dans un autre département tentant une nouvelle fois de quitter la France par la route direction l’Angleterre.
À noter que ce n’est pas la première fois, en Bretagne, que des migrants tentent l’impensable. En juin dernier, à Rennes, la police avait découvert trois migrants, deux Afghans et un Sénégalais, cachés dans la remorque d’un poids lourd. C’est le chauffeur, ayant entendu des bruits dans sa remorque, qui avait prévenu les autorités.Ils pensaient que le véhicule se rendait en Angleterre. Mais la destination du poids lourd était en fait Ancenis, en Loire-Atlantique.
