L’association SOS Méditerranée estime mercredi que la crise humanitaire en Méditerranée centrale, où 425 migrants sont actuellement bloqués en dehors des eaux territoriales maltaises, «s’aggrave» pour atteindre «aujourd’hui des niveaux sans précédent».
Cette association civile européenne de sauvetage en mer demande, dans un communiqué, que ces rescapés soient débarqués «immédiatement dans un lieu sûr» et appelle les États européens à «rétablir un mécanisme coordonné de relocalisation des personnes secourues en Méditerranée centrale».
«Les États européens doivent de toute urgence mettre en place une opération de sauvetage en mer globale et efficace, dirigée par les États, qui respecte le droit maritime et sauve des vies en mer» ajoute-t-elle, affirmant que «c’est une spirale de chaos et de mort qui se développe en Méditerranée centrale».
Des migrants «utilisés à des fins de négociations politiques»
Selon SOS Méditerranée, 425 migrants «sont actuellement bloqués en mer, en dehors des eaux territoriales maltaises, sur quatre bateaux de croisière touristiques privés affrétés par le gouvernement maltais». «Au lieu d’être débarqués dans un lieu sûr comme l’exige le droit international, ces rescapés sont utilisés à des fins de négociations politiques entre les États membres de l’Union européenne, qui, malgré l’urgence de la situation, n’ont pratiquement proposé aucune solution coordonnée pour leur relocalisation», ajoute l’association.
Le 22 mai, l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) avait demandé à Malte d’autoriser «immédiatement» plus de 160 migrants bloqués en Méditerranée à débarquer sur l’île, confrontée depuis 2005 à une vague d’arrivées de migrants, partis notamment de Libye.
Début 2020, près de 1400 sont arrivés à Malte, une augmentation de 438% sur cette période par rapport à l’an dernier, selon le gouvernement, qui appelle à la «solidarité de l’Europe» face à ce qu’elle considère comme un «tsunami». D’après SOS Mediterranée, par ailleurs «plus d’une centaine d’autres rescapés attendent d’être débarqués d’un ferry utilisé pour leur mise en quarantaine, qui a été organisée par les autorités italiennes».
Malte et l’Italie ont fermé début avril leurs ports en raison de l’épidémie de coronavirus et, depuis début mai, toute opération civile de sauvetage en mer a cessé après que deux bateaux ont été immobilisés par les garde-côtes italiens. SOS Méditerranée annonce qu’elle «reprendra ses opérations de sauvetage avec l’Ocean Viking le plus rapidement possible».