« Nous sommes frappés de voir combien, au Sénégal, les jeunes n’ont qu’une envie, c’est de venir en Europe, là où il y a de l’argent. En venant en aide à des agriculteurs là-bas sur place, nous souhaitons plutôt les aider à travailler dans leur pays », résumait Jacky Monfort, ancien expéditeur de légumes, bénévole de l’association Maye Ma Ndokh qui accueillait une délégation de producteurs sénégalais vendredi 7 septembre, au matin, à Kérisnel.
Parmi ceux-ci, le maire de la grosse ville de Thiès et le responsable d’une coopérative forte de 368 groupements et 17 500 producteurs.
De l’eau à l’agriculture
Créée voici 9 ans, l’association s’est fixée pour mission première l’acheminement de l’eau à travers la création de puits et de réseaux d’adductions mais aussi la mise en place de jardins, l’installation de lampadaires solaires, de ruches, l’ouverture de deux salles de classe pour une centaine d’élèves…
Nouvelle étape dans l’entraide par-delà les frontières : pour la délégation africaine, le séjour du 4 au 9 septembre est aussi l’occasion de faire provision d’expériences et d’échanges pour mieux produire et commercialiser.
Nous souhaitons étudier vos points forts, notamment pour nous aider à développer la production de pommes de terre chez nous qui connaît une progression très importante. Nous avons en particulier de gros problèmes phytosanitaires lors du stockage… ».
Dans la zone légumière
La première séance de travail a donc eu lieu au siège de Germicopa, à Quimper, spécialisé dans la semence de pommes de terre, avant de découvrir chacun des maillons de la filière légumière léonarde, au Caté de Vézendoquet, à la station de tomate de Kervent et à celle de choux-fleurs de Kerannou, chez un producteur bio et chez un expéditeur…
Au marché au cadran de Kérisnel, Gwénaëlle Roignant leur a expliqué les mécanismes de la vente aux enchères dégressives, au rythme d’une vente toutes les dix secondes. « Le riz constitue toujours la base de l’alimentation au quotidien au Sénégal mais notre volonté est de nous engager dans un programme de diversification ».
Sur une « ceinture dorée » de 180 km de long pour 10 km de large, les agriculteurs s’attachent à produire des pommes de terre, des oignons, des carottes, du gombo… Y a-t-il une place pour l’artichaut ? « Pas vraiment ! Mais pour le chou-fleur, ce n’est pas impossible… ».
Le Télégramme