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Saint-Michel-sur-Orge : le parcours du combattant de Marietou pour son titre de séjour

La quinquagénaire, réfugiée et ancienne sans domicile fixe, donne de son temps dans de multiples associations. Après un mois d’allers-retours à la préfecture, elle a fini par obtenir son titre de séjour.

« Je vais enfin pouvoir dormir la nuit ». Vendredi 6 décembre, Marietou, guinéenne arrivée en France en 2017, a reçu le récépissé de son titre de séjour, valable 4 ans. Une bonne nouvelle tombée à point nommé : car le lendemain, elle aurait été officiellement sans-papiers. La fin d’un parcours du combattant long de trois mois, où la quinquagénaire s’est rendue « pas moins de neuf fois » à la préfecture de l’Essonne pour tenter de régulariser sa situation.

Une semaine plus tôt, elle nous confiait son « découragement ». Depuis plusieurs mois, Marietou faisait partie des longs cortèges qui patientaient la nuit devant la préfecture. Ils sont plusieurs centaines à tenter leur chance pour obtenir un précieux sésame : un ticket de rendez-vous. Désormais, davantage de créneaux sont disponibles en ligne et les démarches ont été simplifiées, selon un plan dévoilé par la préfecture.

Elle s’engage dans le bénévolat en attendant sa régularisation

Le 9 octobre, Marietou se heurte à une première déconvenue. « J’ai fait la queue plusieurs nuits devant la préfecture, explique-t-elle. Souvent, je n’arrivais pas jusqu’au guichet car je ne m’implique pas dans les bousculades. Là, j’ai réussi, mais on m’a dit : ce n’est pas ici, c’est à Palaiseau. » Où elle se rend le 29 octobre.

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« Arrivée à Palaiseau, on m’a dit que mon dossier se traitait à Évry, regrette Marietou. J’ai perdu un mois, en plus du temps perdu à faire la queue. »

En attendant de trouver un travail, Marietou s’est engagée dans 5 associations : épicerie solidaire, aide aux devoirs, récoltes pour la banque alimentaire… Elle se forme actuellement à la Ligue de l’enseignement pour travailler avec les plus petits.

À 58 ans, elle revient de loin. Originaire de Guinée, Marietou a subi des violences qui l’ont conduite à fuir son pays. Un soir de 2017, elle quitte l’Afrique moyennant 3 000 euros. Alors qu’elle était enfin arrivée à Paris, son passeur quitte leur hôtel en lui volant tous ses papiers. « Je me suis retrouvée à la rue, sans rien », raconte Marietou.

Le hasard la mène dans un RER, direction l’Essonne. Un passager l’oriente vers le 115, qui lui trouve différents hébergements d’urgence dans le département. Jusqu’à Saint-Michel-sur-Orge, où elle s’est définitivement installée grâce à l’association Solidarités nouvelles pour le logement. « Je souhaite vraiment y rester, insiste Marietou. Cette situation, je n’en dormais plus la nuit. »

 

Le parisien

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