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Robert Gadiolet, Sénégalais de cœur, président des Amis de Fandène

Le Burgien Robert Gadiollet a découvert le Sénégal en 1961 durant un service militaire de plus de 2 ans, « mon frère était en Algérie, il ne pouvait pas y en avoir 2 dans une famille ». Robert passionné de géographie s’offre donc, avec cette obligation, une ouverture sur la vie africaine. Un Sénégal qu’il avait découvert comme collectionneur de timbres et de cartes postales.

L’homme ne pouvait que repartir « pour un pays que je n’avais pas oublié ». En 1999, il prend l’avion avec sa bicyclette pour un parcours de 700 km, « j’ai vu de très près la réalité du pays, faisant halte dans de petits hôtels ou chez l’habitant. Il y avait la chaleur et la soif et un bidon d’eau d’un cycliste ce n’était pas grand-chose et à l’époque on ne vendait pas de bouteilles d’eau ». C’est durant ce périple de 15 jours que Robert découvre la réalité du terrain. À son départ il fait don de son vélo.

2003, une rencontre importante

C’est cette année que Robert Gadiollet décide de passer à l’action en dialoguant, à Bourg-en-Bresse, avec une Sénégalaise, Samuela Guignane, en vacances en France, sur les besoins de son pays. L’année 2004 voit la naissance de l’association, « Les amis de Fandène », Fandène étant le village natal de Samuela.

En 2005, premier voyage de travail, guidé par Samuela, « je suis allé voir sur place ce que nous pourrions réaliser avec la population. »

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Fandène, 6 000 habitants en 2017, était dépourvu de route et d’électricité en 2005. Le creusement d’un puits fut la 1ère opération de l’association, « nous avons rencontré des difficultés mais c’est fait, ce puits sert au maraîchage, salades, haricots, piments et oignons et aussi, important, permet une culture de contre saison ce qui permet de vendre plus cher ».

Le Sénégal c’est un peu le 2e pays de Robert Gadiollet, le travail de l’association se poursuit avec l’entretien de deux dispensaires, un travail phénoménal nous dit Robert, en faisant participer les petits entrepreneurs du coin. La méthode du président est originale, en effet Samuela qui travaille dans une banque est la correspondante des Amis de Fandène. C’est elle qui propose les projets et à qui est confié l’argent nécessaire.

Enveloppe

« Concernant les dispensaires, notre interlocuteur est Yacinthe Ndione, l’infirmier, qui nous donne devis et factures et tous les ans je vais là-bas voir l’évolution des travaux, pour encourager et motiver ». À noter qu’aux dispensaires, seul l’infirmier est payé par l’Etat, le reste du personnel est bénévole, pour les remercier de leur dévouement, de leur fidélité à leur travail, notamment les femmes aides-soignantes, Robert Gadiollet remet une enveloppe.

On le constate cet homme au ton mesuré et doux, va sur le terrain, écoute, mouille la chemise, toujours face au quotidien difficile de ceux qui sont devenus des amis, bien loin de certains gros financeurs qui n’ont aucune relation avec l’habitant.

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Aves « les Amis de Fandène » c’est tout sauf de l’assistanat. L’association aide également au fonctionnement d’une école primaire, « nous avons aidé à mener l’eau et tous les ans nous aidons le directeur à acheter livres scolaires et fournitures sur place », sans oublier le parrainage de quelques jeunes pour la scolarité et des soins.

« Les amis de Fandène » comprend un peu plus de cent personnes, édite une lettre dans laquelle Robert donne des nouvelles des actions entreprises à l’issue de ses déplacements au Sénégal, des informations pleines d’humanité comme l’homme.

Niveau finance, outre les cotisations l’association organise la fameuse dictée fin novembre, des rencontres de poésie avec la conteuse Julie et ses musiciens et une brocante. Notre retraité actif est également présent en Bresse en étant trésorier, pour un ancien de la banque c’est normal, des « amis du vieux Bourg », de la société d’Émulation, membre de Bourg Nature Environnement, avec le vélo comme passion et depuis l’âge de 18 ans membre de l’amicale philatélique. Rencontre avec un homme engagé pour les autres qui a su rester modeste et lucide.

« Le savoir est un champ, mais s’il n’est ni labouré, ni surveillé, il ne sera pas récolté… » Proverbe Peul.

 

Georges Ravat avec Lavoixdelain

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