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Rencontre avec Mouhamed MBaye, qui fait partie de ces potentiels sur lesquels le Limoges FC compte

Tout juste cité parmi les recrues l’été dernier, Mouhamed MBaye a depuis fait son trou au Limoges FC à force de travail et d’application. Une trajectoire telle qu’il la souhaitait quand il tapait dans le ballon avec ses copains d’école à Rufisque, au Sénégal.

Petit pull léger sous sa veste ornée du blason du Limoges FC, Mouhamed MBaye frissonne un peu pendant la séance photos. Ce n’est pourtant pas faute de savoir que par ici, en mars, il vaut mieux éviter de se découvrir. La remarque le fait rigoler franchement. « Ça me fait penser à mon premier entraînement quand je suis arrivé en France. C’était trop dur, j’avais trop froid ! Le lendemain je suis allé acheter des gants et un bonnet. »

Nostalgique, jamais !

C’était il y a environ un an, et le garçon, alors à peine majeur, venait de débarquer à Poissy. Dans sa tête, la certitude de pouvoir donner corps à son rêve de faire carrière dans le football. Dans ses yeux, sûrement quelques larmes. Mais uniquement dues au vent piquant d’un printemps pas encore installé. Lui jure n’avoir eu aucune peine, aucune nostalgie de quitter le Sénégal, sa famille, son centre de formation à Rufisque, dans la banlieue de Dakar, où il a passé quatre ans.

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Et si, aujourd’hui, il apprécie de retrouver la communauté sénégalaise implantée à Limoges pour « se souvenir des trucs du bled » ou partager un plat du pays, il est par-dessus tout heureux d’avoir rejoint, suite à une annonce de détection, un club qui lui permet, à 19 ans, de faire ses armes en CFA.

« Je voulais franchir un palier et pour moi ce ne pouvait être qu’en France. J’ai toujours aimé le football ici : tactiquement, c’est bon, ça joue plus qu’au Sénégal où c’est plus agressif, plus physique », avance-t-il avec conviction. Si Mouhamed peine à masquer une certaine timidité, dès qu’il s’agit de parler football, ses propos se font assurés. Il sait ce qu’il veut, et cela ne date pas d’hier.

« Au bled, tu joues pas sérieux, mais tout le temps »

A l’école, Mouhamed en convient, c’est à la récré qu’il était le plus assidu : pour jouer au foot avec les copains. « Au bled, tu joues pas sérieux, mais tout le temps : à l’école, dans la rue au quartier ( sic). Mais j’ai toujours eu envie d’en vivre. » Ses parents ne vont pas l’en dissuader, au contraire. Son papa est aujourd’hui disparu. Mouhamed ne s’étendra pas sur le sujet, regrettant juste « de ne pas pouvoir partager ces moments avec lui ». Alors c’est par téléphone à sa maman, surveillante dans un lycée, que le cinquième d’une fratrie de sept enfants confie ses espoirs.

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Des terrains de jeu de son enfance à Saint-Lazare, qu’est-ce qui a changé ? Pas grand-chose dans le fond. Mouhamed, « trop petit » pour choisir le basket qu’il adore aussi, a grandi. Avec son mètre 82, il a déjà beaucoup appris, même si sa soif de progression est inextinguible. « Au centre de formation, il y avait des leçons de morale. L’une disait que le foot, c’est comme la vie : il faut toujours travailler. »

A Limoges, ce milieu aux allures de couteau suisse – « récupérateur, relayeur, mais je suis prêt à jouer n’importe où » –, très à l’écoute, essaie de combler son retard en matière de culture tactique. Pour autant le plaisir simple de jouer, lui, est toujours aussi vivace. Comme quand il courait après le ballon dans la cour de récréation. Il n’y a que la température qui a changé.

 

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