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Plus de 300 filières d’immigration clandestine démantelées en France en 2017

Plus de 300 filières d’immigration clandestine démantelées en France en 2017

Un record de 303 filières d’immigration clandestine ont été démantelées en 2017, soit une hausse de 5,9% par rapport à 2016, a-t-on appris de source policière lundi, confirmant une information du Figaro.

En six ans, de 2011 à 2017, le nombre de filières démantelées a grimpé d’environ 67%. Les services de police et de gendarmerie ont démantelé en 2017, 139 filières d’aide à l’entrée et au séjour irréguliers contre 118 en 2016.

Viennent ensuite les filières de travail illégal (62), d’usage de faux (35), d’obtention indue de documents administratifs (32), de reconnaissance indue d’enfants (21), d’usurpation d’identité (12) et d’organisation de mariage de complaisance (2).

Les principales filières d’immigration clandestine sont issues d’Irak (20) et de République démocratique du Congo (20), suivies par la Chine (19), le Maroc (17) et l’Albanie (16), selon un bilan de la Police aux Frontières (PAF) dont l’AFP a eu copie.

Un total de 2.098 personnes ont été mises en cause dans ces affaires, 1.627 ont été placées en garde à vue et 940 ont été déférées devant la justice. Les enquêtes de la PAF ont en outre permis la saisie de 3,75 millions d’euros au titre des avoirs criminels sur les onze premiers mois de l’année 2017 dont un avion et pas moins de 111 véhicules.

Dans sa lutte contre l’immigration clandestine, la PAF distingue schématiquement deux catégories de filières: celles dites d’acheminement qui traditionnellement conditionnent les flux du sud de la France au nord, en particulier vers le Royaume-Uni et celles dites de maintien dans l’Hexagone.

« UNE CONSTANTE RÉADAPTATION DES FILIÈRES »

Les policiers de la PAF constatent, dans tous les cas, « une constante réadaptation » des filières face aux plans de lutte mis en place par les pouvoirs publics. Ainsi face à la pression policière (notamment dans le nord de la France où 40 d’entre elles ont été démantelées en 2017), les filières dites d’acheminement « se réorganisent » et « participent depuis quelques mois, à un flux Nord/Sud (pour charger les migrants plus en amont) comme à un flux Sud-Est/Sud-Ouest (de l’Italie vers l’Espagne) », explique un document de la Police aux Frontières.

Et si la voie terrestre est toujours privilégiée pour rejoindre le Royaume-Uni en chargeant les migrants dans des véhicules, des filières proposent également des traversées de la Mer du Nord et de la Manche à l’aide de zodiacs ou de voiliers, indique ce document.

Ses auteurs s’inquiètent par ailleurs d’une « connexité croissante » entre immigration illégale et d’autres activités criminelles comme le trafic de drogue ou la prostitution, « de même qu’un recours croissant aux armes à feu ».

La lutte contre l’immigration clandestine constitue l’une des priorités du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, qui doit prochainement dévoiler son projet de loi « asile et immigration ».

Celle-ci doit permettre « davantage de latitude d’action » aux forces de l’ordre, comme le ministre l’a rappelé à de multiples reprises.

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