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Plus de 250 personnes marchent pour Babacar à Rennes

Plus de 250 personnes marchent pour Babacar à Rennes

Babacar est un jeune Sénégalais mort, il y a trois ans, lors d’une intervention de police dans le quartier de Maurepas, à Rennes. Une marche était organisée, ce samedi 1er décembre, en sa mémoire.

Depuis trois ans, le collectif Justice et vérité pour Babacar, organise une marche pour soutenir Awa, la sœur de Babacar. La marche de ce samedi 1er décembre a rassemblé plus de 250 personnes.

Partie du centre commercial du Gast, la marche a fait le tour du quartier avec des haltes de recueillement. Dans le cortège, les amis, la famille mais aussi plusieurs collectifs qui se battent pour d’autres personnes tuées « sans raison par la police ».

Babacar est mort de cinq balles
Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, Babacar Gueye, jeune Sénégalais de 27 ans, mourait à Maurepas. « Babacar était en pleine crise d’angoisse », explique Awa.

Cette nuit-là, un fonctionnaire de la brigade anticriminalité avait fait feu parce qu’il se sentait menacé. Babacar, en proie à une crise d’angoisse, tenait un couteau de cuisine à la main. Il venait de s’automutiler après s’être réveillé au milieu de la nuit. L’ami qui l’hébergeait dans cet immeuble avait alors appelé les secours.

Selon les forces de l’ordre, arrivées sur les lieux, elles se seraient alors retrouvées devant un individu agressif et menaçant, armé d’un couteau. La police a tiré sur Babacar, le tuant de cinq balles dans le haut du corps.

« La vérité sur la mort de Babacar »
Cette marche est surtout engagée contre les violences policières. Awa réclame « la vérité sur la mort » de son petit frère. Mamadou Camara a rejoint le collectif, il arrive de la région parisienne pour parler de son petit frère « tué par la police… Et ce n’est pas un cas isolé ». Il soutient la famille de Babacar. « Macron ne me fait pas peur, j’irai jusqu’au bout pour faire justice à mon frère… » affirme cet écorché vif.

Une enquête ouverte
La famille de Babacar a porté plainte. L’enquête, ouverte à la suite du décès, a conclu à la légitime défense pour le fonctionnaire qui a tiré à plusieurs reprises. Ce policier travaille aujourd’hui dans une autre ville.

La famille, qui ne croit pas à la légitime défense, a déposé une plainte avec constitution de partie civile entraînant l’ouverture d’une information judiciaire, début 2017. L’enquête est toujours en cours. « Une nouvelle avocate réclame une nouvelle enquête » affirme Awa. « On est ici, en France, pour travailler. On nous tue comme des mouches » se désole-t-elle.

avec Ouest France

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