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Oumar N’Diaye, le footballeur de l’US Chauny, est décédé subitement d’une crise cardiaque

Oumar N’Diaye, le footballeur de l’US Chauny, est décédé subitement d’une crise cardiaque

Le défenseur central de l’US Chauny est décédé d’une crise cardiaque ce dimanche 2 octobre dans la soirée, à l’âge de 28 ans. Un drame terrible pour l’ensemble du club et de la famille du football axonais, qui multiplient les hommages.

L’histoire retiendra qu’il a joué et gagné sa dernière rencontre avec l’US Chauny, ce dimanche 2 octobre à 15 heures, lors du derby axonais du groupe D de Régional 2 contre Ribemont (3-0). « Il a fait un gros match et a grandement contribué à notre premier clean sheet de l’année », salue le capitaine chaunois Allan Rigeasse. Quelques instants plus tard, Oumar N’Diaye est décédé subitement, vers 20 heures, d’une crise cardiaque, à l’âge de 28 ans.

Le défenseur central, petit frère de l’attaquant Alioune, avait disputé l’intégralité de la rencontre. « Tout allait bien et le soir il avait mal au torse. Peu de temps après, il a fait un malaise », précise, dévasté, Mohamed Fall, d’origine sénégalaise comme Oumar N’Diaye.

Le milieu défensif de l’OSQ, qui avait recueilli Alioune chez ses parents en 2008 lorsque les deux joueurs évoluaient à l’AS Fresnoy en CFA2, a ensuite évolué avec Oumar dans le nouveau club d’Holnon/Fayet (PH) lors de l’exercice 2013-2014. « Encore en juin, on partait au Sénégal ensemble. À chaque mercato, avant de signer dans un club, il m’appelait. C’était comme un frère, un cousin. »

« Un garçon en or »
Arrivé en France en 2013, Oumar N’Diaye avait ensuite poursuivi sa carrière jusqu’en R1 à Tergnier, puis à l’Arsenal Club et à l’US Chauny, qu’il avait rejoint en début de saison dernière. Sur le pré, Oumar N’Diaye faisait jouer son 1,90 m en défense centrale et son volume de jeu. « Quand il finissait les matches, il n’était jamais fatigué, jamais essoufflé. C’était une force de la nature, un roc mais il était très doux en dehors du terrain, avec toujours le bon mot. Il faisait l’unanimité », poursuit Mohamed Fall.

Latéral gauche de Tergnier, Mehdi Ibba a évolué plusieurs années à ses côtés dans la défense ternoise et a connu avec lui la double accession de PID en DH. Le défenseur a du mal à trouver les mots pour rendre hommage à son ancien coéquipier, qui occupait aussi la fonction d’éducateur avec les jeunes du club. « C’était vraiment quelqu’un de respectueux, toujours souriant, même envers les gamins. C’était un garçon en or. » Les deux joueurs s’étaient rapprochés sur un plan plus personnel. « Sa fille est dans la classe de mon fils, on se voyait quasiment tous les jours. »

Covid-19 et « rire phénoménal »
Oumar N’Diaye avait également créé des liens forts avec Farid Boudaber pendant son court passage à l’Arsenal Club (2020-2021), au cours d’une saison tronquée par le Covid-19. « Avant et après les matches, on faisait un debrief. Hier (dimanche), on échangeait encore par message vocal à 18 h 47 et il me disait qu’ils avaient fait un bon match. Il avait ce rire phénoménal », raconte l’ancien co-entraîneur des Gunners. Un rire et un sourire « plein d’espoir et sincère ». « On perd un super footballeur mais on perd surtout un vrai bonhomme. C’était un homme avec un grand H. »

Il prolonge, non sans émotion. « Je l’ai connu sur le tard. Quand il était à Tergnier, on se saluait par respect. C’est le Covid qui nous a rapprochés. On s’est mis à courir ensemble, à faire des petits matches entre nous avec son frère Alioune. S’en est suivie une amitié vraiment forte jusqu’à sa signature à l’Arsenal. ». Une amitié doublée de confidences. « Il ne se confiait pas facilement mais c’était vraiment quelqu’un d’entier. Au-delà de son gabarit et de son aura sur les terrains, pas beaucoup de gens connaissaient son histoire. On se disait des choses à cœur ouvert », livre encore Farid Boudaber.

Un caractère que confirme Allan Rigeasse, qui avait réussi à l’attirer à l’US Chauny. « Il était plus timide que son frère mais une fois qu’il était en confiance, il s’ouvrait énormément et on connaissait le Oumar de A à Z. » Respectueux, courageux et honnête, Oumar N’Diaye ne laissait personne indifférent. « Sa mentalité sur le terrain reflétait l’homme qu’il était dans la vie. C’était un conquérant, un battant. Je ne l’ai jamais vu faible », enchaîne le capitaine chaunois.

Primes de match reversées
Secouée par cette disparition tragique, l’US Chauny a d’ores et déjà annulé sa séance d’entraînement prévue ce lundi 3 octobre. Les joueurs doivent se réunir ce mercredi 5 octobre pour décider de l’hommage à rendre à Oumar N’Diaye. « On va tous laisser nos primes de match pour la famille », annonce déjà Allan Rigeasse. « J’ai eu Steven (Blondeaux, le coach adjoint) au téléphone, pour l’US Chauny la saison est limite terminée. Il va falloir être fort mentalement pour se relever », souligne Mehdi Ibba.

Une cagnotte en ligne a été ouverte ce lundi 3 octobre pour permettre le rapatriement au Sénégal d’Oumar N’Diaye, qui allait être papa une seconde fois dans les prochains jours. Preuve de l’affection que lui portait la famille du football axonais, plus de 2 600 euros ont déjà été récoltés en quelques heures. Le Tergnier FC a mis en place une quête à destination de la famille et une minute de silence sera observée lors du prochain match.

Ses obsèques auront lieu à Dakar, dans le quartier populaire de Grand Yoff. Une prière à la mosquée de Saint-Quentin est prévue avant son dernier vol pour le Sénégal. L’Aisne nouvelle adresse ses plus sincères condoléances à ses frères Ousmane et Alioune, à son épouse Ndeye, à sa fille de 6 ans Khady et à l’ensemble de ses proches et de sa famille.

PELLOQUIN

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