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Niort : Opposé au programme TV en prison, le Sénégalais a failli tuer son codétenu

Le tribunal correctionnel de Niort a condamné, dans l’après-midi du vendredi 12 juillet 2019, Alioune Ndiaye à deux années de prison ferme : le lundi 10 juin 2019, il s’en était pris à son codétenu, qui s’était vu mourir pendant l’agression dans une cellule de la maison d’arrêt de Niort.

Si les versions des deux protagonistes, le prévenu et sa victime, divergent, l’origine de cette bagarre entre codétenus à la maison d’arrêt de Niort le lundi 10 juin dernier est connue : en tout cas, Alioune Ndiaye ne l’a pas contestée, hier après-midi, devant le tribunal correctionnel de Niort. Et c’est bien le seul élément du dossier sur lequel il n’a pas ergoté.

Le président, Gérald Faucou, lit le témoignage de la partie civile, un jeune homme de 24 ans, en s’adressant au mis en cause : « Le programme à la télé ne vous convenait pas et le son était trop fort. Vous venez à son contact, le front contre le sien. Il vous repousse, vous le rouez de coups, il glisse sur de l’huile et tombe, il reçoit un coup avec un objet, vous lui tapez la tête contre le sol et vous l’étranglez avec vos bras. »

“ Il n’a pas retrouvé l’usage de son œil ”

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« Un déferlement de violences », résume le conseil de la partie civile, Me Ségolène Bardet : son client, qui souffre d’une fracture du nez, « n’a pas retrouvé l’usage de son œil pour l’instant », « perforé » à écouter le parquet. Il aurait reçu un bocal en verre au visage : « Il y avait du sang partout dans la cellule, raconte l’avocate. Mon client pensait mourir ce jour-là. »

Celui-ci aurait même commencé à réciter une prière en langue arabe, avant qu’Alioune Ndiaye ne lui lance : « Heureusement que tu es musulman… » Il s’évanouira. Et s’était ensuite vu notifier une incapacité totale de travail dont la durée a été évaluée à quinze jours : une expertise médicale viendra l’affiner.

“ Il s’est cogné ”

Alioune Ndiaye, 26 ans et né à Dakar, au Sénégal, n’en démord pas : il n’a fait que se défendre après que la partie civile lui a d’abord « reproché de ne pas aimer les militaires » – le thème de l’émission diffusée à la télé – et lui a asséné « deux claques : je me suis senti en danger, j’allais pas rester là à recevoir des coups… Et sa marque à l’œil, c’est parce qu’il s’est cogné. » Comme ne peut que le constater le juge Faucou, « la victime ne présentait aucune marque sur les mains et il n’y avait pas de trace de coups chez vous ».

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“ C’est toujours la faute des autres avec vous ”

Et le magistrat d’insister sur le récent, par rapport à la date de l’agression, changement de cellule d’Alioune Ndiaye et sur un précédent transfèrement de Niort à Angers : dans le second cas, promet le prévenu, « c’est le directeur de l’établissement qui s’est trompé ».

« C’est toujours la faute des autres avec vous, enchaîne le président. Si vous voulez progresser, il faudrait arrêter de vous faire passer pour une victime… » Un mode de défense « extrêmement préoccupant », commente d’ailleurs le représentant du ministère public.

“ Souci avec la violence ”

« Il a besoin de soins pour comprendre qu’il a un souci avec la violence », considère, en défense, Me Benjamin Guérin alors que son client assure le contraire. Le tribunal décide de laisser Alioune Ndiaye sous la garde de l’administration pénitentiaire malgré « son dossier très compliqué » en prison, dixit Me Guérin : deux ans ferme, avec maintien en détention.

Le voilà désormais libérable à l’automne 2021, lui qui purgeait déjà deux précédentes peines.

 

la Nouvelle République

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