Site icon Senef.fr

Migrants morts en mer : un drame, un scandale !

Migrants morts en mer : un drame, un scandale !

Cette semaine encore, au large de la Tunisie, un bateau clandestin a sombré. Au moins vingt-quatre passagers sont morts. Retards et lacunes dans les opérations de recherche, manque de coordination… Il faut agir pour trouver des solutions humaines afin d’éviter ces drames.

Ils ne font plus la une des médias ceux qui meurent sur les routes de l’exode. Pourtant, le drame est là, sous nos yeux et il dure. Au moins 20 000 hommes, femmes, enfants ont péri en Méditerranée depuis 2014. Et ce premier trimestre 2023 est le plus endeuillé parce que le plus meurtrier depuis six ans, rapportent les Nations unies.

Ils ne font plus la une des médias ceux qui meurent sur les routes de l’exode. Pourtant, le drame est là, sous nos yeux et il dure. Au moins 20 000 hommes, femmes, enfants ont péri en Méditerranée depuis 2014. Et ce premier trimestre 2023 est le plus endeuillé parce que le plus meurtrier depuis six ans, rapportent les Nations unies.

Cette semaine encore, au large de la Tunisie, un bateau clandestin a sombré. Des passagers ont été sauvés mais au moins vingt-quatre autres sont morts. Ils essayaient d’atteindre l’île de Lampedusa en Italie : « La crise humanitaire persistante en Méditerranée centrale est intolérable », ​a déclaré Antonio Vitorino, responsable de l’Organisation internationale des migrations des Nations unies (OIM).

Ce premier trimestre 2023 est le plus endeuillé
Personne ne veut des migrants. On les bloque, ici. On les chasse, là. On les enferme ailleurs. On les laisse mourir : « Les retards et les lacunes dans les opérations de recherche et de sauvetage coûtent des vies humaines », ​s’indigne l’OIM.

La Tunisie « criminalise toute forme d’aide aux personnes en situation irrégulière » , a dénoncé M. Ben Amor du Forum des droits économiques et sociaux. Il demande que la société civile puisse les aider, rapporte l’AFP . Au nord du Niger, plus de 7 700 migrants sont bloqués, alerte l’OIM : ils ont besoin en urgence de nourriture, d’eau potable… Les Nations unies appellent à la responsabilité la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest mais aussi les pays d’origines et les pays d’accueils. En Libye, c’est l’abomination : des crimes contre l’humanité sont commis contre des migrants.

En Europe, pas de coordination des moyens
En Europe, les opérations de sauvetages ont considérablement diminué. Les ONG sont freinées, parfois empêchées. En Italie, elles ne peuvent accomplir plusieurs sauvetages d’affilée, expliquait François Thomas, président de SOS Méditerranée. Un décret serait en cause mais aussi l’envoi des navires humanitaires au nord de l’Italie pour débarquer les migrants ce qui retarde d’autres sauvetages.

« Sauver des vies en mer est une obligation légale »
En Europe, non seulement on réduit les moyens de recherche et de sauvetage mais en plus les États ne coordonnent pas leurs efforts en ce domaine. C’est pourtant nécessaire. Ces efforts doivent être « guidés par l’esprit de partage des responsabilités et de solidarité, nous appelons les États à travailler ensemble et à réduire les pertes en vies humaines le long des routes migratoires » ​, demande Antonio Vitorino. Il le rappelle avec force : « Sauver des vies en mer est une obligation légale. »

Sortons de l’indifférence
Combien de bateaux ont sombré loin des yeux du monde ? Les Nations unies enquêtent sur ces navires disparus, sur ces vies perdues à jamais. La Méditerranée qui relie les rives de l’Orient et de l’Occident est devenue un linceul. La Manche qui nous est si proche connaît aussi ces drames qu’il faut à tout prix éviter.

Certes, on ne peut accueillir toute la misère du monde mais on ne peut pas non plus laisser mourir en mer ces hommes, ces femmes, ces enfants. Sortons de l’indifférence et agissons pour trouver des solutions humaines afin d’éviter ces drames qui sont une honte et un scandale.

Jeanne Emmanuelle HUTIN.

Quitter la version mobile