Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche aux Canaries pour protester contre l’immigration clandestine dans cet archipel espagnol, qui fait face à une augmentation du nombre d’arrivées irrégulières de bateaux sur ses côtes.
Portant des pancartes « Les Canaries ont une limite » ou « D’abord solidaires puis trompés », les manifestants sont descendus dans les rues des villes de Las Palmas de Gran Canaria et Santa Cruz de Tenerife pour alerter sur l’augmentation des arrivées de migrants dans cet archipel situé dans l’océan Atlantique, au large des côtes de l’Afrique du Nord-Ouest.
La manifestation a également été marquée par des affiches critiquant le Premier ministre espagnol, le socialiste Pedro Sánchez, qui prône une approche positive de l’immigration régulière dans une Europe de plus en plus vieillissante.
En juillet, des avocats ont demandé au ministère public d’interdire des manifestations similaires aux îles Canaries au motif qu’elles pourraient constituer un crime de haine, mais la demande a été rejetée et les manifestations ont eu lieu.
L’Espagne est l’une des trois principales portes d’entrée de l’immigration en Europe, avec l’Italie et la Grèce.
Jusqu’au 15 octobre, 32.878 migrants irréguliers sont arrivés aux îles Canaries par la mer, contre 23.537 au cours de la même période l’année dernière, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
Des milliers de migrants sont morts ces dernières années en tentant de rejoindre l’Europe par la périlleuse route de l’Atlantique depuis l’Afrique, principalement via les Canaries, à bord d’embarcations surchargées et souvent branlantes.
Les fréquents naufrages n’ont toutefois pas empêché cette route de gagner en popularité, car elle est moins surveillée que la route méditerranéenne.