Les ministres européens de l’Intérieur sont réunis ce jeudi 26 janvier à Stockholm pour discuter des moyens d’augmenter les renvois de migrants en situation irrégulière vers leur pays d’origine, notamment en restreignant davantage la délivrance de visas aux ressortissants de pays «non coopératifs».
«Nous voyons les arrivées irrégulières augmenter (…) Renvoyer ceux qui se voient refuser l’asile en Europe est une question très importante», a déclaré la ministre suédoise chargée de la Migration, Maria Malmer Stenergard, dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l’UE.
21% de retours effectifs
Sur les quelque 340.500 décisions de «retour» prononcées en 2021 dans les pays européens, 21% ont été effectivement mises en œuvre, selon des données d’Eurostat citées par la Commission.
«Nous avons un taux de retours très bas. Nous pouvons faire des progrès pour augmenter leur nombre et les rendre plus rapides», a commenté la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, en arrivant à la réunion.
Pour la présidence suédoise du Conseil de l’UE, «l’une des raisons principales derrière ce faible taux est le manque de coopération des pays tiers.»
Au niveau européen, un mécanisme permettant d’utiliser les visas comme levier pour obtenir des États tiers qu’ils reprennent leurs ressortissants est entré en vigueur en 2020.
Exploiter le droit à l’espace Schengen
Actuellement un seul pays, la Gambie, est sous le coup d’une sanction de l’UE pour «manque de coopération» : les conditions d’octroi d’un visa pour l’espace Schengen aux ressortissants de ce pays ont été durcies et les droits augmentés à 120 euros (contre 80 en moyenne).
La présidence suédoise «considère qu’il est crucial d’exploiter tout le potentiel de ce mécanisme, et qu’il y a certains pays tiers pour lesquels des mesures pourraient être prises rapidement pour améliorer le niveau insuffisant actuel de coopération».