– Le président de la Commission de l’UA exprime son « profond choc et inquiétude » face au traitement « violent » des migrants africains qui tentent de traverser la frontière
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a appelé à une « enquête immédiate » sur la mort de dizaines de migrants qui tentaient de traverser la frontière marocaine vers la région de Melilla sous administration espagnole.
« J’exprime ma profonde émotion et ma profonde inquiétude face au traitement violent et humiliant des migrants africains qui tentent de traverser la frontière internationale du Maroc vers l’Espagne, et à la violence qui s’en est suivie, qui a entraîné la mort d’au moins 23 personnes et en a blessé de nombreuses autres », a déclaré dimanche soir Mohamed dans un tweet.
Il a appelé à une enquête « immédiate », rappelant à tous les États leurs obligations en vertu du droit international « à traiter tous les migrants avec dignité, en donnant la priorité à leur sécurité et à leurs droits humains, tout en s’abstenant de recourir à une force excessive ».
Près de deux mille migrants, pour la plupart originaires du Soudan, ont tenté de franchir la clôture militaire de la frontière, vendredi dernier, alors qu’ils en étaient dissuadés par les autorités marocaines et espagnoles.
Les premiers rapports indiquaient que 5 personnes avaient été tuées, mais Rabat a confirmé plus tard que le nombre était passé à 23, et des dizaines d’entre eux et des membres du personnel de sécurité avaient été blessés, selon ce que le site Internet (gouvernemental) marocain Channel One a rapporté, citant les autorités du royaume.
1/2: I express my deep shock and concern at the violent and degrading treatment of African migrants attempting to cross an international border from #Morocco into #Spain, with the ensuing violence leading to the deaths of at least 23 people and injuries to many more.
— Moussa Faki Mahamat (@AUC_MoussaFaki) June 26, 2022
Helena Malino Garzon, présidente de l’ONG Walking Borders, a déclaré qu’au moins 37 personnes étaient mortes.
Durant une conférence de presse tenue samedi, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a également salué la coopération hispano-marocaine à la frontière, affirmant que la tentative de migration massive était « bien résolue ».
Dimanche, l’Union marocaine des droits de l’homme (AMDH) a publié une photo montrant les autorités marocaines creusant une vingtaine de tombes, qui, selon l’organisation, sont destinées aux migrants morts pendant le chaos à la frontière, et a exigé que l’Union n’enterre pas les corps « sans enquête ».
#migration #Morocco @EU_Commission @EU_Justice @_AfricanUnion @achpr_cadhp @APRMorg @AUC_PAPS @Refugees @UNHumanRights Moroccan authorities committing inhuman crimes against African migrants with encouragements from Europe. The world is still watching in silence. pic.twitter.com/G7x6h3cZ13
— Amb. Malainin Lakhal (@melakhal) June 25, 2022
Samedi dernier, plusieurs organisations non gouvernementales ont publié une déclaration commune appelant à une enquête sur le traitement des migrants tandis qu’ils tentaient de traverser la frontière.