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Longuyon (Meurthe-et-Moselle) : L’ancien maire vidait les caisses de sa commune pour entretenir ses « maîtresses sénégalaises »

Pierre Mersch, l’ancien maire de Longuyon et ex-président de l’interco, a dû rendre des comptes, mardi à Briey. La justice lui reproche d’avoir détourné près de 690 000 € à des fins personnelles. L’argent s’est envolé au Sénégal.

« Désolé, je n’entends plus très bien. » […] « J’ai la mémoire qui flanche. » Ces deux confessions, Pierre Mersch ne cesse de les répéter au cours de l’audience. La présidente du tribunal est contrainte de formuler plusieurs fois ses questions.

Malgré une surdité de plus en plus farouche et une amnésie prégnante, l’octogénaire a réponse à tout. Assis sur une chaise face à la barre, l’ancien homme fort du Longuyonnais ne vacille pas. Guère déstabilisé par les accusations portées contre lui. Celles-ci sont graves : on parle de détournements de fonds, d’escroquerie, de faux et d’usage de faux. Le tout sur fond… de sexe.

La justice reproche à Pierre Mersch, du temps où il était aux affaires municipales et intercommunales, d’avoir détourné plus de 660 000 € de fonds publics. Ils sont partis au Sénégal sans que l’on retrouve leur trace. L’ex-élu se serait servi au passage puisque les sommes transitaient sur son compte avant d’être expédiées sur la côte ouest de l’Afrique. L’ancien maire et président d’interco aurait joué à ce petit jeu entre janvier 2009 et juillet 2014, année où il a été battu aux municipales.

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Des faveurs sexuelles ?

C’est d’ailleurs la nouvelle majorité qui a soulevé le lièvre, bien aidée par un Sénégalais qui était pourtant sous l’aile protectrice de Pierre Mersch. La Ville de Longuyon et la com’com Terre Lorraine du Longuyonnais sont parties civiles, représentées dans le prétoire par Jean-Pierre Jacque, le successeur et opposant politique du principal concerné.

Six entreprises et deux associations réclament également leur dû : pour un total de 26 500 € sur cinq ans, elles avaient versé des dons à deux associations dirigées dans l’ombre, d’après l’enquête, par Pierre Mersch. Un animal politique à l’autoritarisme légendaire, lui qui a été dans l’arène durant plus de 35 ans. C’est d’ailleurs en faisant voter des subventions, par un conseil municipal et une com’com dociles, en faveur de “ses” deux associations destinées à soutenir le Sénégal que l’intéressé a obtenu l’argent.

Face au tribunal, l’ex-élu ne s’en cache pas : les subventions et dons partaient bien là-bas mais uniquement « pour des actions humanitaires ». Un geste de sieur Mersch afin de saluer la mémoire des tirailleurs sénégalais tombés sur le sol français lors des deux guerres mondiales. Problème : les gendarmes et Tracfin n’ont jamais eu preuve du moindre projet solidaire.

Les sommes auraient principalement été destinées à deux jeunes Sénégalaises « au physique agréable », dixit le substitut du procureur. Lequel n’y va pas par quatre chemins : « Il finançait deux de ses maîtresses. » Ou du moins Pierre Mersch essayait-il d’avoir leurs faveurs. On parle notamment d’un séjour à Casablanca en compagnie des demoiselles en question.

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Le prévenu conteste tout : l’argent servait bien à aider le Sénégal et il n’a « jamais mis un sou dans (ses) poches. J’ai même donné mon propre argent. Il n’y a pas eu d’enrichissement personnel mais de l’appauvrissement personnel ». Son avocat, qui a sollicité en vain une expertise médicale pour voir si son client ne souffre pas d’Alzheimer, déplore une enquête à charge, menée sans juge d’instruction. « Il n’y a aucune preuve d’un détournement à des fins personnels, rien ne vient montrer sa présumée mauvaise foi. Tout juste peut-on lui reprocher une négligence en n’ayant pas vérifié à quoi servait l’argent. » Et Me Gérard Kremser de réclamer la relaxe. Pierre Mersch entendra le jugement mardi 16 octobre.

 

Le Républicain-lorrain

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