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L’homme d’affaires kenyan Julius Mwale, soutien Akon pour le lancement de sa cryptomonnaie, Akoin

L’homme d’affaires kenyan Julius Mwale, soutien Akon pour le lancement de sa cryptomonnaie, Akoin

L’homme d’affaires américain Akon s’appuie sur son associé kenyan Julius Mwale pour lancer son projet de cryptomonnaie, Akoin.

Mwale lui permet de lancer son projet dans sa propre ville, Mwale Medical and Technology City, tout en lui fournissant ses sous-traitants.

Un rappeur pour son anniversaire : pour fêter les trois ans de sa plateforme d’échange de cryptomonnaies Binance, devenu leader incontesté du secteur, le milliardaire sino-canadien Changpeng Zhao (CZ) a décidé d’inviter l’homme d’affaires américain Aliaune Badara Thiam, connu sous son nom de rappeur Akon, à sa conférence-anniversaire du 15 juillet.

Ce dernier souhaite lancer depuis décembre 2019 une cryptomonnaie à son nom, Akoin. C’est CZ lui-même, admirateur et avouant se sentir « comme un groupie », qui s’est réservé l’animation de l’interview d’Akon.

L’homme d’affaires d’origine sénégalaise a profité de l’interview pour promouvoir son partenariat avec Julius Mwale, un homme d’affaires kenyan. Mwale a créé une ville à son nom, Mwale Medical and Technology City (MMTC), dans l’ouest du Kenya. Après s’être rencontrés une première fois en février, Akon et Mwale avaient annoncé un partenariat le 16 avril : MMTC devrait servir de tremplin à Akoin et la cryptomonnaie devrait y être lancée pour en être la monnaie d’échange principale.

Une cryptomonnaie pour les Hamptons du Kenya
Depuis avril, Akon et Mwale ont resserré leur collaboration. Le 10 juillet, MMTC a annoncé qu’elle accueillerait à partir de septembre 2020 une initiative visant à promouvoir la technologie blockchain, baptisée Kenyan Opportunity Hub (KOH). Le projet est lancé par la Fondation Akoin, liée à la cryptomonnaie éponyme. Cette dernière souhaite reproduire le projet KOH au Sénégal et au Ghana à partir du début de l’année 2021.

Mwale a également servi d’entremetteur à Akon. Car ce dernier rêve, lui aussi, de créer ex nihilo sa propre ville au Sénégal, baptisée Akon City.

Le 4 juin, Akon a annoncé qu’il octroyait un contrat de 6 milliards $ pour la construire à KE International, une entreprise de construction américaine dont les seuls clients étaient jusque-là Mwale et sa ville. Le contrat de KE International, qui est situé au Delaware, avec Mwale est évalué à 2 milliards $ par MMTC.

Si Akoin est conçue, selon sa direction, pour favoriser le développement économique et social africain et notamment pour aider les « entrepreneurs des économies émergentes », MMTC vise une clientèle différente. La ville de Mwale est composée d’une clinique privée, d’un centre commercial et d’un terrain de golf géant. Elle veut devenir « les Hamptons de New York au Kenya » en attirant une clientèle riche provenant d’Afrique de l’Est et en dehors du continent. Le frère de Mwale est par ailleurs député de la circonscription où MMTC est construite depuis 2017.

Outre MMTC, Mwale possède le principal véhicule d’investissement dédié à sa ville, la société Tumaz and Tumaz Enterprises. Il est également l’actionnaire majoritaire et le président du centre commercial de MMTC, Hamptons Mall, de son supermarché Mwal- Mart et sa clinique privée Hamptons Hospital. La construction de MMTC, devait être achevée en décembre 2020.

Akon n’a pas manqué de promettre a son associé kenyan qu’il lui rendrait la pareille. Interrogé par Africa Intelligence, Julius Mwale a affirmé que les principales entreprises de sa ville MMTC – le centre commercial, le supermarché et la clinique privée ainsi que ses hôtels – devraient ouvrir à Akon City.

Akon City
Le lancement d’Akoin dans la ville de Mwale n’est que l’antichambre du projet d’Akon. Akoin, par ailleurs gérée par une société éponyme domiciliée aux Bahamas, devrait être la monnaie unique d’Akon City. La ville reste cependant à construire.

Malgré la bénédiction de Binance et l’admiration de son CEO CZ, la consécration d’Akon dans l’industrie des cryptomonnaies n’est pas évidente. Si sa société a multiplié les annonces de partenariat récemment, elle est cependant toujours en gestation. Sa date de lancement officiel n’a pas encore été précisée.

Akoin se confronte également à la méfiance des régulateurs : au Kenya, la Central Bank déconseille aux Kenyans d’utiliser des cryptomonnaies, jugées trop risquées, et ne considère toujours pas qu’elles ont un cours légal. La cryptomonnaie en projet se heurte au même problème de régulation qu’elle connaît déjà avec la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Avant de se lancer dans les cryptomonnaies, Akon avait lancé en 2014 un projet d’électrification à grande échelle de l’Afrique, Akon Lighting Africa, dont les résultats sont restés très modestes par rapport à ses ambitions initiales.

Avec Africa Intelligence

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