Les Etats-Unis ont dévoilé lundi leur rapport annuel sur le trafic des êtres humains dans le monde, qui met l’accent sur le rôle des technologies et voient plusieurs pays récompensés pour leurs efforts comme l’Afrique du Sud mais d’autres, tels Brunei, réprimandés.
« Le gouvernement sud-africain ne respecte pas entièrement les normes minimales pour l’élimination de la traite des êtres humains, mais il déploie des efforts significatifs pour y parvenir », tout comme l’Algérie et l’Egypte, souligne ce rapport, qui fait glisser ces pays à une catégorie supérieure.
A l’opposé, le sultanat de Brunei, membre de l’Asean, est rétrogradé dans la catégorie des pays au « niveau 3 », c’est-à-dire qui ne font pas assez pour lutter contre la traite des êtres humains.
Le rapport annuel du département d’Etat sur le trafic d’êtres humains établit une liste de pays qui font des efforts pour combattre ce fléau et d’autres qui, aux yeux de Washington, ne font pas suffisamment d’efforts en ce sens.
Cette mise à l’index peut entraîner des sanctions ou le retrait d’aides américaines.
Parmi les pays de la liste noire, treize sont aussi accusés de se livrer directement au trafic d’êtres humains: Afghanistan, Belarus, Birmanie, Chine, Cuba, Erythrée, Corée du Nord, Iran, Russie, Soudan du Sud, Soudan, Syrie et Turkménistan.
Dans cette édition 2024, les Etats-Unis examinent en particulier « le rôle croissant de la technologie numérique dans la traite des êtres humains », a relevé le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken en présentant le rapport qui porte sur 188 pays, dont les Etats-Unis.
Il cite en particulier les trafiquants qui « ciblent et recrutent des victimes en ligne par le biais des réseaux sociaux, des applications de rencontres et des plateformes de jeux, et effectuent des transactions financières dans des cryptomonnaies opaques ».
M. Blinken a en particulier relevé le cas de trafiquants qui utilisent de fausses offres d’emploi pour attirer les personnes loin de chez elles, celles-ci se retrouvant par exemple « en Birmanie sans liberté de mouvement ».
Au total, quelque 27 millions de personnes dans le monde font l’objet d’un trafic d’être humain, qui rapporte annuellement, selon des chiffres de l’Organisation internationale du Travail (OIT), environ 236 milliards de dollars en revenus illégaux.