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Le taux de pollution est catastrophique au Sénégal déclare la chanteuse Awa Ly

Le taux de pollution est catastrophique au Sénégal déclare la chanteuse Awa Ly

La chanteuse et compositrice française d’origine sénégalaise Awa Ly, dont certains des centres d’intérêt concernent l’environnement et la migration, pointe un paradoxe lié au quotidien du citoyen sénégalais, qui fait preuve d’élégance et de coquetterie, pour dans le même temps accepter de vivre dans un environnement caractérisé par « un taux de pollution catastrophique ».

« Comment font les gens pour vivre ? Il y a un taux de pollution catastrophique qui fait vraiment peur, les gens, les enfants respirent cela et je vois que personne ne s’en rend compte, on constate en disant qu’il n’y a rien à faire », déclare l’interprète de l’album « Safe and Sound » dont la sortie est prévue le 20 mars prochain.

L’artiste qui a passé tout le mois de janvier au Sénégal appelle à « un sursaut d’orgueil individuel » pour protéger notre environnement.

Awa Ly reconnaît que « ce n’est pas du jour au lendemain que l’on peut éliminer la moitié du parc automobile, mais il faut qu’on responsabilise chacun et cela commence au plus jeune âge ».

« Tout commence à la maison, c’est vrai que le gouvernement doit faire sa part, mais on ne peut pas attendre tout d’un Etat, il faut que cela commence dans l’éducation, à la maison, à l’école », fait-elle valoir.

« C’est dingue d’apprendre à des gens à être propres. Je ne comprends pas que les Sénégalais puissent être aussi propres sur eux, chic, class, bien parfumés, bien habillés, que les maisons sentent bon même, nickel et que dehors soit sale, ce n’est pas possible ».

L’artiste qui dit avoir « des liens très forts avec Dakar », souligne que « quand quelqu’un veut du bien pour soi, il doit voir du bien dehors pour éviter le développement des maladies ».

Awa Ly appelle à plus d’efforts et hygiène, parce que note-t-elle le Sénégal est l’un des pays où le tourisme a une part très importante dans l’économie.

« Le Sénégal est une des premières destinations en Afrique subsaharienne », insiste celle qui assure avoir à cœur de montrer une autre image du Sénégal.

La chanteuse est de la même manière engagé sur les questions de migration, aux côtés d’associations telles que « SOS Méditerranée », une association civile européenne de recherche et de sauvetage en haute mer, créée en 2015, par des citoyens voulant agir pour mettre fin aux naufrages en Méditerranée centrale.

Awa Ly juge « incroyable qu’on puisse encore tout simplement laisser les gens mourir de cette façon en 2020 ».

« Il n’y a pas de mots pour cela. Notre humanité n’est plus à questionner, il y a un manque d’humanité criard qui est assourdissant », souligne l’artiste.

Et d’ajouter : « J’ai honte, je sais qu’à mon petit niveau, je fais ce que je peux, mais j’ai honte pour mon humanité, car ce n’est pas possible que l’on laisse mourir ces femmes, ces hommes sans qu’il y ait une solution concrète trouvée rapidement pour pouvoir empêcher cela ».

La chanteuse avait composé en 2013 « Here » (Ici), une chanson dédiée à cette question et sortie en 2016, dans son précédent album, intitulé « Five and Feather », en duo avec le rappeur sénégalais Faada Freddy.

Ce tube, annonce-elle, continuera à être interprété dans la tournée promotionnelle de son album à venir.

« C’est une chanson que je continuerai à chanter parce que le cauchemar continue. Quand je le joue en live, cela impacte les gens, et c’est une chanson dont on me parle très souvent après les concerts », a déclaré l’artiste.

« Il y a tellement de choses à dire et à faire. Chacun peut faire des choses à son niveau, si tout le monde s’y met en étant moins égoïste, faire les choses et arrêter de parler au lieu de mettre des œillères et de se boucher les narines », dit-elle.

Awa Ly, en parallèle avec la musique, mène une carrière au cinéma. Elle a ainsi joué dans plusieurs films en Italie où elle vit depuis vingt ans.

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