Le « Saturday Night Live », émission humoristique légendaire de la chaîne de télévision NBC, a diffusé, samedi 13 février, un sketch moquant la réaction des Américains face à la nouvelle chanson très politique de Beyoncé, sortie le 6 février.
« Le jour où Beyoncé est devenue noire » montre, sous la forme d’une bande-annonce de film catastrophe, des personnes de type caucasien horrifiées de découvrir que leur star préférée a décidé de s’engager pour sa communauté et de revendiquer ses origines. La vidéo comptabilise plus de deux millions de vues sur le compte Facebook de l’émission.
Le clip de Formation, la nouvelle chanson de Beyoncé mise en ligne la veille de son spectacle pour la mi-temps du Super Bowl, la très suivie finale du championnat de football américain, rend hommage aux origines de la chanteuse, née au Texas. Elle glorifie explicitement la culture afro-américaine du Sud, tout en rendant hommage au combat actuel des Afro-Américains contre la violence policière. La vidéo a été vue plus de 25 millions de fois sur YouTube.
Le message politique de la chanson n’a pas manqué de générer de vifs débats. Les médias américains s’interrogent et analysent longuement cet engagement et ses contradictions avec l’habituel universalisme commercial de la star.
Ce torrent d’articles et de réactions à la suite de la prestation de Beyoncé a inspiré l’équipe du « Saturday Night Live ». Le sketch choisit l’absurde en représentant « le jour qui a secoué le monde blanc tout entier ». Des employés de bureau (tous blancs) se demandent, effrayés : « Peut-être que cette chanson n’est pas pour nous ? » Incapable d’admettre que Beyoncé puisse revendiquer son appartenance à la culture afro-américaine, une autre répond : « Mais pourtant, d’habitude, tout est toujours pour nous ! »
Le sketch du « Saturday Night Live » montre que toute cette encre versée est une façon comme une autre de noyer un sentiment de malaise généralisé : Beyoncé affirme désormais appartenir à la communauté noire et soutenir ses combats. Au milieu de scènes de panique qui reprennent les codes de films d’apocalypse et rappellent à s’y méprendre Independance Day ou World War Z, quelques Afro-Américains observent la scène avec détachement, se demandant bien pourquoi la planète s’affole de découvrir que Beyoncé est, a toujours été, et sera toujours noire.
Source : Le Monde