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Le Gamou, un moment de retrouvailles pour la diaspora nostalgique de Tivaouane

Le Gamou, un moment de retrouvailles pour la diaspora nostalgique de Tivaouane

Le Gamou de Tivaouane, précédé d’une dizaine de nuits de chants religieux dénommés Burd, est un moment de retrouvailles pour la diaspora de la cité religieuse, qui vient s’y ressourcer et revivre les intenses moments de ferveur d’une enfance rythmée par la vie de ’’dahira’’ (cercle religieux) tidiane.

’’Le mois du Gamou, avec les séances de Bourda, est une période pendant laquelle Tivaouane me parle et me rappelle les plus beaux jours de ma vie d’adolescent’’, témoigne Elhadji Gora Diop.

Au seuil de ses soixante ans, l’homme qui vit en France, entre Grenoble et Lille, n’entend ’’pour rien au monde, manquer à ce rendez-vous’’. Le Gamou sera célébré samedi prochain.

’’Depuis ma tendre enfance je n’ai jamais raté une seule nuit de bourda’’, dit-il non sans fierté.

Diop se souvient encore de la ’’bande de jeunes très conscients de leur responsabilité’’ qu’ils formaient autour du défunt Serigne Abdoul Aziz Al amine, prédécesseur de l’actuel Khalif de la confrérie tidiane.

Comme Elhadji Gora Diop, Cheikh Lô ne peut plus s’imaginer passer une seule journée de bourda hors de Tivaouane

’Nous sommes devenus tous des parents, car nous nous connaissons tous depuis l’âge de 7 ou 8 ans’’, renseigne cet émigré, qui a pris ses vacances pour les besoins du Gamou.

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Fils d’un ancien chauffeur du vénéré Serigne Babacar Sy (1885-1957), Cheikh Lô est devenu, avec le temps, un accroc de ces belles retrouvailles entre vieux amis qu’il ne peut plus se permettre de rater.

A cette occasion, les membres du groupe nostalgique se rappellent aussi leurs faits d’armes dans les ’’daaras’’ (écoles coraniques), avant leur entrée à l’école française.

C’est aussi l’occasion d’avoir une pensée pieuse pour leurs défunts parents, avec à la clé, des séances de prières à leur mémoire et des visites dans les cimetières de Tivaouane.

Très conservateurs, les anciens ne se retrouvent pas dans la manière dont la jeune génération vit le Gamou, à l’époque des réseaux sociaux.

Serigne Moussa Sarr déplore l’attitude des jeunes d’aujourd’hui, plus occupés, selon lui, à filmer qu’à suivre les belles paroles déclamées lors des séances de Burd.

Des vidéos destinées aux réseaux comme Tik Tok, une plateforme de diffusion instantanée de vidéos.

’’Avec le temps, je ne me retrouve presque pas dans la manière de faire des jeunes Talibés’’, regrette Sarr, qui vit aux Etats-Unis.

Pour lui, certains jeunes ‘’violent carrément la sacralité des mosquées’’ avec leurs selfies.

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