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L’Amérique se débarrasse de ses statues, une statue de Christophe Colomb décapitée à Boston, une autre traînée dans un lac en Virginie

Le président américain Donald Trump s’est dit mercredi catégoriquement opposé à l’idée de rebaptiser des bases militaires honorant des généraux confédérés, une hypothèse envisagée par le Pentagone.

La Guerre de Sécession, qui a déchiré la nation de 1861 à 1865 principalement autour de la question de l’esclavage, a opposé les Etats du Nord et les Etats confédérés qui firent sécession.

«Certains ont suggéré de renommer jusqu’à dix bases militaires légendaires», a tweeté le président américain, au moment où les manifestations contre le racisme à travers les Etats-Unis ont relancé le débat sur le passé esclavagiste du pays. Soulignant que ces bases faisaient désormais partie de «l’héritage américain», il a martelé que son gouvernement n’étudierait «même pas» cette éventualité. «Respectez notre armée!», a-t-il conclu.

Mardi, le ministre de la Défense s’était dit, par la voix de sa porte-parole Sunset Belinsky, «ouvert à une discussion sur le sujet». Dix bases de l’armée de terre, toutes situées dans le sud du pays, portent le nom d’anciens militaires sudistes de la guerre de Sécession. Dans ses tweets, le président américain cite en particulier Fort Bragg en Caroline du Nord.

Cette base, la plus grande du pays, porte le nom d’un ancien général de l’armée sécessionniste, Braxton Bragg, qui est surtout connu pour avoir perdu la grande bataille de Chattanooga en 1863. Une base de Georgie honore Henry L. Benning, un général esclavagiste convaincu, qui avait plaidé pour la création d’une «Slavocratie sudiste». Il existe aussi un Fort Lee, du nom du commandant en chef de l’armée sudiste Robert Lee, à une trentaine de km de Richmond, capitale des Etats confédérés pendant la guerre.

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Une statue de Christophe Colomb décapitée à Boston, une autre traînée dans un lac en Virginie
Le découvreur de l’Amérique est à son tour dans le viseur du mouvement Black Lives Matter. Le navigateur génois est accusé d’être à l’origine du génocide des Amérindiens.

Une statue de Christophe Colomb a été décapitée mardi soir à Boston et une autre traînée dans un lac en Virginie, dans la foulée du mouvement antiraciste relancé aux États-Unis par la mort de George Floyd.

À Boston, une enquête est en cours mais aucune arrestation n’a été faite à ce stade, a précisé un porte-parole de la police locale à l’AFP. La statue à l’honneur de l’explorateur italien est juchée sur une stèle dans le parc Christophe Colomb, au cœur de cette ville de Nouvelle-Angleterre. Elle a déjà été vandalisée, l’image de Christophe Colomb étant contestée aux États-Unis depuis plusieurs années.

Figure du génocide amérindien
Le navigateur génois, longtemps présenté comme le «découvreur de l’Amérique», est désormais souvent considéré comme une des figures du génocide des Amérindiens et des indigènes en général. Et dénoncé au même titre que les esclavagistes ou les généraux confédérés pendant la guerre de Sécession.

Des dizaines de villes américaines ont remplacé la célébration en octobre de «Columbus Day» – devenu jour férié fédéral en 1937 – par une journée d’hommage aux «peuples indigènes». Mais pas Boston ni New York, aux fortes communautés d’origine italienne auxquelles cette journée rend hommage.

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«Tous comme les Noirs de ce pays, les indigènes ont été maltraités»
«Je trouve que c’est bien de capitaliser» sur la vague de manifestations contre le racisme qui secouent actuellement le pays, a indiqué mercredi à l’AFP une joggeuse qui passait devant le monument abîmé à Boston. «Tous comme les Noirs de ce pays, les indigènes ont été maltraités. Ce mouvement est puissant et (la décapitation) est très symbolique». Une autre statue de l’explorateur a été enlevée mardi soir à Richmond, en Virginie, et traînée jusqu’à un lac.

Le gouverneur de Virginie – où se sont installés les premiers colons anglais avant de devenir le cœur de l’Amérique esclavagiste – avait indiqué la semaine dernière vouloir déboulonner au plus vite une autre statue de la ville, celle du commandant en chef de l’armée sudiste, le général Robert E. Lee. Le maire de Boston, Martin Walsh, a indiqué que la statue serait enlevée dès mercredi, en attendant une décision définitive sur son sort, selon des médias locaux.

Ce mouvement qui s’attaque aux symboles d’un passé esclavagiste touche d’autres pays, notamment la Grande-Bretagne et la Belgique, où des statues de figures coloniales ont été attaquées ces derniers jours.

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