Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a assuré mardi qu’il ne se laisserait pas « influencer » par les « Goliath » de ce monde, en référence aux menaces le visant dans des dossiers liés à la guerre en Ukraine et à Gaza.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU portant sur son enquête sur les crimes de guerre en Libye, Karim Khan a été mis en cause par les ambassadeurs russe et libyen qui ont dénoncé son absence d’action face à l’offensive israélienne à Gaza.
« On peut se demander si l’efficacité de la CPI dans ce dossier n’est pas affectée par un projet de loi (…) visant à sanctionner les responsables de la CPI impliqués dans des enquêtes contre les États-Unis ou ses alliés », a lancé l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia, en référence à des informations rapportées par la presse sur un projet en ce sens d’élus au Congrès américain.
« Je veux le rassurer, (…) nous ne nous laisserons pas influencer, que ce soit par des mandats d’arrêt de la Russie contre moi ou des membres élus de la Cour, ou par n’importe quel élu d’une autre juridiction », a répondu Karim Kahn, évoquant des « menaces » personnelles et contre son bureau pour les forcer à « arrêter ».
ICC Prosecutor Karim Khan responds to criticism from some UNSC members (Russia, Algeria) that the years-long investigation into alleged crimes in the Occupied Palestinian Territories have yet to result in any indictments.
Algeria raised concerns about double standards while… pic.twitter.com/t3kCvwb6tY
— Sherwin Bryce-Pease (@sherwiebp) May 14, 2024
La Russie avait placé en mai 2023 Karim Khan sur sa liste des personnes recherchées, après que la CPI a émis un mandat d’arrêt contre le président Vladimir Poutine pour son rôle dans la déportation d’enfants en Ukraine.
« Je suis bien conscient qu’il y a des Goliath dans cette salle. Des Goliath avec du pouvoir, de l’influence », mais « nous avons la loi », a insisté Karim Khan mardi devant les membres du Conseil de sécurité, assurant qu’il ferait son travail « avec intégrité et indépendance ».