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Jules François Diatta, le droit comme thérapie

L’attaquant de Plabennec a atteint son objectif en décrochant un doctorat en droit maritime. Le but de sa venue en France en raison d’un drame de la mer qui a endeuillé sa famille.

Bernard Maligorne, le responsable technique su Stade plabennecois, n’était pas peu fier il y a quelques semaines. Ce n’était pas en raison du partage des points de Plab’ (0-0) à Rennes, mais de la réussite dans les études de l’un de ses joueurs. Avoir dans ses rangs un élément possédant un doctorat c’est, en effet, peu courant.

C’est pourtant le cas de Jules François Diatta qui vient de décrocher un doctorat en droit maritime. « J’ai assisté à la soutenance. Jules-François a été brillant », s’exclamait Bernard Maligorne.

Cela fait quatre ans et demi que l’attaquant plabennecois préparait cette thèse à la faculté de Brest tout en poursuivant son travail en tant que professeur de droit à la fac, sans compter le football à Plab’, ainsi que la gestion de l’association « Le petit geste qui fait la différence » qu’il a créée avec Mamadou Sakho (joueur à Saint-Renan) pour venir en aide aux plus démunis au Sénégal.

Et, pour finir, avec des copains il gère « les Amateurials », une instance dont le but est de récompenser les meilleurs joueurs du Nord-Finistère de la D1 à la R2 avec comme objet principal de récolter des fonds pour l’association précitée. Et avec ça Jules François Diatta s’est lancé dans les travaux de réaménagement d’une propriété à Gouesnou. « Tout ceci me prend beaucoup de temps. Mais je ne le ferai pas sans l’aide de mes amis à qui je dois beaucoup ainsi qu’à ma famille et plus particulièrement à mon épouse ».

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Depuis son arrivée en France en 2009, Jules François Diatta n’a donc pas chômé. Mais son but principal, c’était de décrocher cette thèse « afin de m’officialiser en droit maritime car au Sénégal il n’y a pas de spécialisation dans ce secteur ». Un drame de la mer l’a convaincu du bien-fondé d’une telle démarche. « Je suis d’une famille de marins qui a été marquée par un événement tragique. J’ai perdu mon père dans le naufrage du Joola le 26 septembre 2002 (voir ci-dessous) ».

À terme, donc, Jules François Diatta devrait apporter ses connaissances en droit maritime au Sénégal. « Pour le moment, je n’ai pas encore réfléchi, mais c’est sûr que je vais faire profiter le Sénégal au maximum. Mais j’ai construit aussi une vie en France et je verrai comment la réflexion va évoluer dans les mois qui viennent. Mais je ne peux pas m’arrêter là ».

Dans tout ça, Jules François Diatta prouve que les études et le football ne sont pas incompatibles. « Très clairement, faire plusieurs choses à la fois ce n’est pas facile. Mais je pense que le sport et les études, ça se marie super-bien. Je pense avoir montré un exemple et j’espère que ça inspirera pas mal de jeunes ».

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Bernard Maligorne considère, en tout cas, que c’est une belle vitrine pour le Stade plabennecois : « Il a réussi tout en restant humble. Cela peut apporter des repères aux jeunes qui font des études au club ».

Naufrage du Joola

Le 26 septembre 2002, le Joola, un ferry qui assurait la liaison entre Dakar et Ziguinchor en Casamance, a sombré avec plus 2 000 personnes alors qu’il était conçu pour en transporter 550. 1 863 personnes, dont 18 Français, ont péri lors de ce naufrage. Avec quatre fois plus de passagers que sa capacité légale d’embarquement, le ferry n’était pas en état de prendre la mer.

Ouest France

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