Site icon Senef.fr

Flagrant délit de racisme aux frontières tunisiennes : On harcèle les Subsahariens

Flagrant délit de racisme aux frontières tunisiennes : On harcèle les Subsahariens

Les incidents aux frontières tunisiennes deviennent monnaie courante et semblent cibler en priorité les ressortissants des pays d’Afrique de l’Ouest.

Les tracasseries administratives sont devenues tellement pesantes que certaines ambassades de pays amis en sont quasiment réduites à assurer des permanences à l’aéroport de Tunis Carthage pour éviter les situations critiques.

Pourtant, il s’agit bien de ressortissants de pays amis auxquels nous sommes liés par des relations solides.

De plus, en cas de problème, ces voyageurs retenus aux frontières sont désormais empêchés de téléphoner à leurs ambassades et souvent renvoyés vers leur pays d’origine.

Il est important de souligner que ces refus de laisser entrer sur le territoire national tunisien concernent aussi des nationalités qui ne sont pas astreintes à un visa.

Alors que ces tracasseries se multiplient, elles finissent par être assimilables à des flagrants délits de racisme et devraient être dénoncées à ce titre.

Ainsi, ce lundi 10 décembre, une ressortissante sénégalaise a été empêchée d’entrer en Tunisie pour des motifs discutables.

Arrivée par l’avion de sept heures du matin, disposant d’une adresse en Tunisie et d’une prise en charge en bonne et due forme, elle a été néanmoins refoulée.

Ses amis tunisiens avaient pourtant fait toutes les démarches et assuré une couverture à leur invitée.

Raccompagnée dans son pays d’origine, cette jeune femme aurait, selon son témoignage recueilli de Dakar, subi un harcèlement procédurier et une fin de non recevoir.

Cet incident n’est pas le premier et intervient au mépris des accords bilatéraux tout en donnant une piètre image de notre pays.

La Tunisie parle de marché africain et d’investissement mais ne respecte pas les droits élémentaires de ressortissants de pays amis.

Il est temps de faire toute la lumière sur ces affaires qui, trop souvent, se passent à huis-clos et mettent face à face notre administration et des individus étrangers.

Quels sont les droits et devoirs d’un étranger qui arrive aux frontières et n’est pas astreint au visa ?

Une réponse claire à cette question est devenue absolument nécessaire sur fond de problèmes récurrents qui n’ont pas lieu d’être.

Car ces affaires flirtent toujours avec les lignes rouges du scandale et de l’incident diplomatique.

Hatem Bourial

Quitter la version mobile