Entre 70% à 80% des étrangers qui se trouvent en Libye sont en situation irrégulière, a indiqué mercredi le ministre de l’Intérieur, à une semaine de la tenue d’un forum international sur la migration en Méditerranée.
Passeurs et trafiquants ont profité du climat d’instabilité qui règne en Libye depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011 pour développer des réseaux d’immigration clandestine.
« Il y a aujourd’hui en Libye près de 2,5 millions » d’étrangers, dont « 70 à 80 % sont entrés de manière illégale », a déclaré lors d’une conférence de presse Imad Trabelsi, le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’unité nationale, basé à Tripoli.
Une installation définitive de ces migrants en Libye est une « chose inacceptable », a-t-il martelé.
Avec l’aide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et son programme de retour humanitaire volontaire (VHR), les autorités libyennes ont fait « rapatrier 6.000 migrants » depuis le début de l’année et « 10.000 en 2023 », a indiqué le ministre.
Le pays nord-africain, situé à quelque 300 kilomètres des côtes italiennes, est, avec la Tunisie, l’un des principaux pays de départ en Afrique du Nord pour des milliers de migrants, en majorité d’origine subsaharienne, désireux de rejoindre l’Europe par la mer au péril de leur vie.
Mais avec les efforts croissants de l’Union européenne pour endiguer les arrivées des migrants sur son territoire, ceux-ci se retrouvent souvent bloqués en Libye.
Ce pays, miné par les divisions et les violences, peine à retrouver sa stabilité sécuritaire et tente de trouver des solutions au problème de la migration illégale afin de réguler la présence des étrangers sur son territoire.
Le 17 juillet, Tripoli accueillera un « Forum sur la migration transméditerranéenne » qui vise notamment à élaborer « une nouvelle stratégie pour des projets de développement dans les pays de départ » des migrants et freiner ainsi les flux migratoires, selon le gouvernement sur sa page Facebook.
« Le dossier de l’immigration relève de notre sécurité nationale », a insisté M. Trabelsi. « Il est temps de résoudre ce problème » car « la Libye ne peut plus continuer à en payer le prix », a-t-il ajouté.