Poste avancé de l’Union européenne face aux côtes d’Afrique de l’Ouest, les îles Canaries ont de nouveau été prises d’assaut par des clandestins ces derniers jours. Dont la très grande majorité est originaire du Sénégal.
Dans l’archipel, la pression migratoire a augmenté de 80 % par rapport à 2022.
Les îles Canaries noyées sous l’immigration
Dans l’archipel des Canaries, les îles de Grande Canarie, de Tenerife et d’El Hierro ont de nouveau été le théâtre, le week-end dernier, d’un afflux de clandestins en provenance du Maroc, du Sénégal et de la Mauritanie.
À la fin de la journée du dimanche 22 octobre, les autorités canariennes avaient recensé le débarquement de 1 606 migrants illégaux en seulement 48 heures, les premiers bateaux arrivant dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 octobre. Ce qui a constitué un record depuis la crise migratoire de 2006. Par ailleurs, pour la seule journée du samedi 21, ce sont 1 157 clandestins qui ont été dénombrés.
Autre record à déplorer au cours du week-end des 21 et 22 octobre, l’une des embarcations ayant accosté sur le littoral d’El Hierro transportait à son bord 321 clandestins !
Sur la petite île d’El Hierro, comptant 11 000 habitants, le nombre de migrants à avoir débarqué depuis le début de l’année 2023 a dépassé le nombre de résidents… Les migrants qui arrivent à El Hierro sont emmenés à Tenerife, où ils sont hébergés au CATE (Centro de Atención Temporal a Extranjeros, « Centre d’accueil temporaire des étrangers »), jusqu’à ce qu’ils aient été « filtrés » par les policiers.
DIRECTO | El Gobierno anuncia una subvención de 50 millones a Canarias « para atender a las personas migrantes »https://t.co/sf1Vud9pyy pic.twitter.com/zAr4g4nAlc — elDiario.es (@eldiarioes) October 24, 2023
Ils sont ensuite transférés vers la péninsule ibérique, car les îles Canaries ont un quota maximum d’accueil de 6 000 migrants. Au-delà de ce nombre, les clandestins sont pris en charge par d’autres communautés autonomes espagnoles.
500 migrants de plus lundi, les Subsahariens surreprésentés
Lundi 23 octobre, de nouveaux débarquements de clandestins ont été signalés dans l’archipel, le site d’actualité espagnol ElDiario.es indiquant que cinq canots avec à leur bord « 570 migrants d’origine subsaharienne, dont 46 mineurs », étaient arrivés aux îles Canaries durant la matinée. 327 d’entre eux dans deux embarcations vers El Hierro et 243 dans trois vers Tenerife.
Le premier de ces bateaux avait été repéré peu après minuit au sud de Punta Rasca (Tenerife) et transféré à Los Cristianos avec ses 85 occupants, tous des hommes, dont treize mineurs.
À noter que, selon la radio espagnole Onda Cero, deux des embarcations ayant accosté sur l’île de Grande Canarie dimanche 22 octobre comprenaient respectivement à leur bord « 59 et 37 hommes subsahariens ». Parmi les principaux pays de départ, citons le Sénégal : environ 90 % des plus de 20 000 clandestins ayant débarqué illégalement dans l’archipel des Canaries depuis le début de l’année 2023 seraient de nationalité sénégalaise.
Dans ce contexte de hausse de l’immigration illégale aux Canaries, l’archipel a vu débarquer 23 537 migrants entre le 1er janvier et le 15 octobre 2023 selon les chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol. Ce qui représente une hausse de 80 % par rapport à la même période en 2022.
Grande-Marlaska, desde Las Palmas de Gran Canaria: « En la gestión migratoria no existen soluciones mágicas ni atajos, sino un trabajo constante que España lleva realizando en los últimos años y que ha evitado en 2023 la llegada a Canarias de más de 12.000 migrantes » pic.twitter.com/OR9fvwJUnu — Ministerio del Interior (@interiorgob) October 16, 2023
Des expulsions vers le Sénégal attendues
De plus, au cours des deux premières semaines de ce mois d’octobre, les Canaries ont dû faire face à l’afflux de plus de 8 500 clandestins. Une situation qui, elle non plus, n’avait plus été observée depuis 2006.
Lors d’un déplacement dans l’archipel la semaine dernière, le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska a expliqué cette hausse de la pression migratoire sur les îles Canaries par « la déstabilisation au Sahel »…
Plus que des explications, la population et les autorités des îles Canaries attendent désormais que l’Espagne mette le plus rapidement possible en œuvre les séries de vols d’expulsion de vers le Sénégal annoncées il y a quelques jours. Des rapatriements rendus possible par un accord signé entre Madrid et Dakar, qui autorise le retour au Sénégal de tous les migrants arrivés illégalement sur le territoire espagnol et qui ne sont pas dans une situation particulièrement vulnérable – enfants, personnes âgées, malades – ou dont la situation ne justifie pas l’asile.
Enfin, le 24 octobre, le gouvernement espagnol a annoncé l’octroi d’une aide de 50 millions d’euros à destination des autorités les îles Canaries pour faire face à l’afflux de migrants.
Avec Breizh-info.com