Le mariage gris, c’est comme un mariage blanc, à une importante nuance près : l’un veut un titre de séjour, l’autre croit faire un mariage d’amour.
5 ans de prison, 15 000 € d’amende
Le problème de ces dossiers, c’est que ça prend du temps. Difficile de tracer la limite entre un mariage qui a échoué, et un mariage qui est une imposture dès le début, pour obtenir un titre de séjour.
L’Association Nationale des Victimes de l’Insécurité (ANVI) a recensé plus d’un millier de cas de mariages gris depuis 2007. 60% des victimes sont des femmes. Le mariage gris est puni par la loi d’une peine allant jusqu’à cinq ans de prison et 15 000 euros d’amende,“en théorie seulement, la loi n’est pas appliquée”, selon Olivier.
Fausses accusations
Un autre cheval de bataille pour ces victimes : les dénonciations calomnieuses. “On se retrouve accusés de violences conjugales, elles font des faux certificats médicaux et se font aider par des associations, pour obtenir plus facilement leur carte de séjour”, raconte Olivier. Nassim, Franck et lui-même sont tous passés par là. “Je n’ai jamais eu affaire à la police de ma vie, et voilà que je suis auditionné. Ma femme a saccagé mon appartement, et a dit que c’était moi, je n’ose même plus dormir dedans, j’ai peur”, confie Franck, victime d’une Mauricienne.
Ensemble, et avec ANVI, ils vont déposer une plainte collective au procureur de la République, c’est Olivier qui s’en charge. “Il faut que l’on soit reconnus comme des victimes de ces personnes manipulatrices. Si elles se sentent intouchables, combien de mariages gris il y aura dans 10 ans ?”
Source : Le Journal d’Elbeuf
