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Diaspora : pas si facile d’entreprendre dans son pays d’origine

Lors d’un atelier organisé à Mantes-la-Jolie, des membres de la diaspora sénégalaise ont exposé la nécessité de bien connaître le Sénégal avant de choisir de venir y créer une entreprise.

Le 8 décembre dernier, à l’Agora de Mantes-la-Jolie, Yvelines coopération internationale et développement (Ycid), organisme satellite du conseil départemental chargé des actions de coopération internationale, organisait un séminaire sur l’entreprenariat au Sénégal, notamment à destination de la diaspora sénégalaise.

Si chacun des quinze participants avait un projet plus ou moins élaboré, certains ont fait part de la difficulté de s’implanter au Sénégal. L’un des intervenants les a notamment incités à se mettre à la place des personnes qu’ils souhaitent viser, afin de comprendre au mieux leur logique et leurs besoins, parfois différents de ceux imaginés de France. Faire partie de la diaspora n’est ici pas forcément un avantage.

Second atelier d’une série de trois, il se concentrait cette fois-ci sur la création d’une entreprise au Sénégal. « C’est la première fois que l’on organise ce type d’ateliers, souligne Cédric Le Bris, directeur délégué au sein d’Ycid. On vise bien sûr la diaspora mais cela est ouvert à tous. » Du rôle d’Ycid, il précise : « Nous avons déjà financé une entreprise au Sénégal et deux au Cameroun. »

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« Quand vous portez un projet, vous devez rassurer tout le monde », insiste de la nécessité de construire un business plan Jean-Marc Sassier. Ce représentant yvelinois du Comité des conseillers au commerce extérieur tente de rassurer les présents : « C’est finalement quelque chose de très scolaire. Il faut savoir s’entourer, savoir se vendre, mais aussi faire parler de soi. […] Questionnez-vous, toujours. »

Le discours de Landry Djimpé, Camerounais co-fondateur de Innogence consulting, société de conseil et de veille, est un peu plus nuancé. Dans les années 1990, il s’est rendu au Cameroun et s’est confronté à un mur. « Il y a eu la vague des poulets congelés en Afrique, beaucoup d’éleveurs locaux ont dû fermer parce qu’ils ne pouvaient pas faire face à la concurrence des poulets qui arrivaient moins chers sur le marché », explique-t-il du contexte.

« Nous avions l’ambition d’aider les PME locales à se structurer face à la concurrence, on était un peu naïf. Elles ne ressentaient pas ce besoin de conseil, détaille-t-il de ses premiers pas. On n’avait pas fait d’étude de marché en amont, on ne le savait pas. Pour nous, notre raisonnement était logique. »

Selon lui, « la préparation est la clé, il faut comprendre tous les tenants et les aboutissants ». Un avis que partage Mohamed, 40 ans. Ayant déjà monté une entreprise de VTC à Trappes, il envisage de développer la même chose au Sénégal. « J’ai vu le pays évoluer depuis les années 1990 », explique celui qui s’y rend assez régulièrement. Pendant un an, il y a également vécu : « Je me suis mis dans leur façon de vivre, c’est important d’avoir cette vision, locale », souligne le quadragénaire.

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Il poursuit : « Ce n’est pas simple. Il faut être à l’écoute, ne pas être fermé et surtout ne pas imposer sa vision. » Il était une nouvelle fois en partance pour le Sénégal fin décembre, « pour rencontrer les autorités, voir quelles sont les normes. Je suis à la recherche d’engagements concrets ». Développer les relations entre la diaspora elle-même est également primordial. « Il faut briser la méfiance, qu’on se rencontre. Le réseau c’est le nerf de la guerre », conclut Landry Djimpé.

PHOTO : LA GAZETTE EN YVELINES

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