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Deux «modous», trafiquants de crack interpellés près du jardin d’Éole (Paris)

Deux «modous», trafiquants de crack interpellés près du jardin d’Éole (Paris)

Les individus fournissaient des «modous», des revendeurs, qui eux-mêmes alimentaient les toxicomanes.

Deux trafiquants de crack ont été interpellés près du jardin d’Éole lundi 7 juin, a appris Le Figaro ce mardi. Ces interpellations interviennent alors que le trafic de drogue dans le nord-est parisien exaspère de plus en plus les riverains.

Pour rappel, les consommateurs de crack sont regroupés depuis la mi-mai dans le jardin d’Éole, à la frontière des 18e et 19e arrondissements, qu’ils ont l’habitude de fréquenter en journée avant de migrer vers Stalingrad pendant la nuit.

Ces arrestations font suite à une information anonyme récoltée par le commissariat du 18e arrondissement fin avril. On signale alors aux policiers la présence de deux individus qui se livrent à du trafic de stupéfiants dans un appartement de la rue Doudeauville (Paris 18e).

Une première surveillance des policiers confirme les soupçons. Les enquêteurs remarquent qu’un des deux occupants se rend quotidiennement au jardin d’Éole et au niveau du boulevard Ney, également dans le 18e, pour fournir les «modous», un terme qui désigne les vendeurs de crack en wolof – la langue la plus parlée au Sénégal. L’individu en question fournit les revendeurs de crack.

Une «cuisine» découverte
Lors d’une nouvelle surveillance, lundi 7 juin, les policiers surprennent le même individu non loin du jardin d’Éole en train de fournir deux revendeurs modous, qui eux-mêmes proposent dans la foulée la marchandise à trois toxicomanes.

Les policiers interpellent alors les six individus. Ils découvrent notamment 71 galettes de crack (soit 8 grammes) ainsi que 2600 euros en liquide sur l’individu qui faisait des allers-retours entre son appartement et le jardin d’Éole. Une fois rue Doudeauville, les enquêteurs interpellent le second occupant en possession de 2200 euros en liquide. Sur place, ils découvrent une «cuisine» avec tout le matériel servant à la fabrication et au conditionnement du crack.

Âgés d’une trentaine d’années, les deux trafiquants se déclarent originaires d’Afrique subsaharienne mais leur nationalité est incertaine. Plusieurs gardes à vue – de trafiquants, revendeurs et toxicomanes – sont toujours en cours et des suspects pourraient être jugés en comparution immédiate dans les prochains jours. Pour rappel, trois vendeurs de crack – jugés en comparution immédiate -, avaient été condamnés à des peines de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris il y a quelques jours.

En novembre 2020, le parquet de Paris et la préfecture de police avaient réaffirmé leur mobilisation contre le crack. Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, avait notamment expliqué vouloir mener une «politique pénale déterminée face à une population très précarisée et très dégradée sur le plan sanitaire combinée à une réponse sanitaire et thérapeutique».

Guillaume Poingt

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