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Décès à l’étranger : comment les Sénégalais de France s’organisent pour le dernier retour

Ils sont très peu nombreux les immigrés qui  souhaitent être inhumés en France. Mais le  rapatriement d’une dépouille mortelle est une opération qui coûte cher, environ quatre mille euros.

Pour donc faire face aux  frais liés au dernier retour, les sénégalais vivant en France ont mis en place des réseaux de solidarité, d’autres ont souscrit une assurance rapatriement auprès des professionnels du secteur.

Malheureusement, tous les Sénégalais de France ne sont pas assurés. Et, les consulats ne disposent pas de ressources financières dédiées au rapatriement des dépouilles mortelles.

Le rapatriement d’une dépouille, de la France vers le Sénégal, est une opération coûteuse, 4000 euros environ. A cette importante somme, s’ajoute parfois le billet d’avion de l’accompagnateur du corps.

Pour ne pas être pris au dépourvu lors du décès d’un membre de leur communauté, les ressortissants de Dimbancané en France ont, par exemple, mis en place une caisse villageoise depuis 1958.

« Si ma mémoire est bonne, d’après ce que m’ont rapporté mes pères, ils ont institué une caisse villageoise depuis 1958. Quand nous sommes arrivés au milieu des années 1970, la cotisation mensuelle de chaque ressortissant de Dimbancané était de cinq francs CFA à l’époque, cinq cents francs CFA actuellement. Tous les travailleurs sont obligés de cotiser mensuellement », renseigne Birahim Camara,

« Cette caisse, poursuit-il,  avait trois objectifs: réaliser des œuvres sociales, assister et rapatrier  les personnes atteintes d’une maladie grave et incurable, et enfin assister les frères qui ont  des difficultés avec la justice française. On a ensuite vu que quand quelqu’un décédait, on l’enterrait ici. Après une analyse, les pères ont décidé qu’il n’était pas approprié d’enterrer un musulman dans un cimetière chrétien ou catholique. Ils ont alors décidé le rapatriement des corps. »

L’association Dimbancané Solidarité- Développement  a signé des accords de partenariat avec plusieurs pompes funèbres. Si l’un de ses membres rend l’âme, explique Birahim Camara,  il suffit de présenter son certificat de décès à l’une des entreprises de  pompes funèbres partenaires. C’est elle qui  s’occupe de la  toilette mortuaire et du rapatriement du corps. Elle  prend  aussi en charge le billet d’avion de l’accompagnateur de la dépouille.

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Cette organisation bien huilée n’est pas une spécificité  des ressortissants de la commune de Dimbancané en France. Tous les villages du Boundou, du Fouta et de la Casamance, qui ont une forte communauté dans l’Hexagone, font la même chose.

Par contre dans la communauté Mouride et Tidiane, ce sont les Dahiras qui prennent  en charge les frais liés au rapatriement. Il faut aussi signaler que certaines banques et assureurs de la place proposent une couverture garantissant le rapatriement de corps en cas de décès.

Le rapatriement de la dépouille d’un non-assuré

Pourtant, certains Sénégalais de France ne sont pas assurés. Pire, ils ne sont membres d’aucun réseau de solidarité. Et quand la mort frappe un non-assuré, bonjour les problèmes. Les consulats n’ayant pas de ressources financières dédiées au rapatriement des dépouilles mortelles, Il faut parfois faire des pieds et des mains pour réunir la somme nécessaire à son dernier retour. Heureusement, la solidarité n’est pas un vain mot chez les Sénégalais de  France.

« Au-delà de la caisse villageoise, il y a la puissance de la famille. Il faut que la personne soit seule, vraiment seule pour qu’elle soit enterrée ici. Même si la charge est lourde, la famille fait en sorte que la dépouille soit rapatriée », confirme Mamadou Dème, sociologue des migrations.

Birahim Camara embouche la même trompette:

« Les familles, par solidarité, viennent apporter leurs contributions. Dans tous les cas, il suffit d’exprimer l’intention de rapatrier son corps. Admettons par exemple qu’une personne qui a vécu avec des ressortissants de Dimbancané décède. Nous  contribuons  au frais de rapatriement de son corps même si elle n’était pas membre de l’association. Nous avons participé au rapatriement des dépouilles  des gens qui étaient originaires de la Casamance, du Sine et du Saloum. Les gens de Waoundé aussi le font. Parce que nous avons vécu avec ces personnes dans les foyers; ou nous les avons connus dans les mosquées ou dans les lieux de travail. »

Faut-il alors en conclure qu’une la contribution financière de l’Etat au rapatriement de Sénégalais morts à l’étranger ne serait  pas nécessaire ? Non, répond Mamadou Dème :

L’Etat, dans le cadre de l’assistance aux Sénégalais de l’extérieur, devrait mettre en place un budget  dédié aux rapatriements de corps. Mais les immigrés aussi doivent contribuer au budget.

 

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SourceDiasporas.fr

 

 

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