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Chevilly-Larue : toujours en grève, les travailleurs sénégalais sans-papiers espèrent leur régularisation

Chevilly-Larue : toujours en grève, les travailleurs sénégalais sans-papiers espèrent leur régularisation

Depuis le 12 février, quatorze travailleurs sans-papiers du traiteur asiatique Event Thai occupent leur entreprise. Ils sont soutenus par la CGT.

Ils sont en grève depuis trois semaines et n’ont pas l’intention de renoncer. Quatorze travailleurs sans-papiers, employé par Event Thai, un traiteur de nourriture asiatique basée rue Henri-Dunant à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), réclament leur régularisation depuis le 12 février. Ces hommes d’origine sénégalaise, employés notamment comme plongeurs et cuisiniers, ont été embauchés en présentant les papiers d’autres personnes, souvent des membres de leur famille.

C’est dans la salle de pause que se tient le piquet de grève, organisé par la CGT. « L’employeur a rédigé, la semaine dernière, les documents nécessaires à leur régularisation. C’était la première étape. Avec ces documents, leurs dossiers ont pu être envoyés à la préfecture », explique Céline Meslem, représentante CGT 94. Depuis maintenant trois semaines, le piquet de grève est en place jour et nuit au sein de l’entreprise.

«Je veux être dans la légalité »

« On dort ici. C’est difficile mais ça en vaut la peine. Je veux être dans la légalité », affirme Moussa Diop, aide-cuisinier. La grève continuera jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause.

Un problème pour cette entreprise dont les livraisons ne peuvent pas toutes être assurées. « C’est très compliqué, on travaille au ralenti. Ils nous prennent en otage parce que ce n’est pas avec nous qu’ils doivent négocier mais avec la préfecture ou le ministère », déplore Tah-Yeung Cho, directeur adjoint d’Event Thai. Ce traiteur de 70 employés livre de la nourriture asiatique, majoritairement à des restaurants et des épiceries d’Ile-de-France.

La société de Chevilly n’est pas la seule à faire face à la fronde de travailleurs sans-papiers. Le centre de collecte et de tri STLG à La Queue-en-Brie est également touché par ce mouvement. La direction avait saisi la justice pour expulser les grévistes des locaux. Une médiation a permis de trouver un accord entre les deux parties la semaine dernière. Le piquet de grève se tient à présent à l’entrée de l’entreprise en échange de la rédaction par la direction des documents nécessaires à leur régularisation.

Cette mobilisation s’inscrit dans un mouvement qui touche plusieurs sociétés en Ile-de-France et au moins 150 travailleurs sans-papiers.

 

Le Parisien 

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