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Boubacar Sèye envoyé en prison pour avoir demandé des comptes sur les 118 milliards FCFA octroyés par L’UE au Sénégal

Boubacar Sèye envoyé en prison pour avoir demandé des comptes sur les 118 milliards FCFA octroyés par L’UE au Sénégal

Le président d’Horizons sans frontières, Boubacar Sèye, est en prison. Ce qui pousse les organisations de la Diaspora à s’indigner face à ce qu’elles appellent l’ « acharnement du gouvernement du Sénégal sur la personne du président d’Horizons Sans Frontières ».

Boubacar Sèye avait fait état du détournement, par l’Etat du Sénégal, d’un financement de l’Union Européenne de 118 milliards de frs destiné à la lutte contre l’émigration clandestine.

Le président de l’ONG Horizons sans frontières (Hsf), Boubacar Sèye, a été envoyé, hier, en prison suite à son face à face avec le doyen des juges. Il a été entendu et inculpé pour l’infraction de diffusion de fausses nouvelles.

Le maître des poursuites, qui a requis l’ouverture d’une information judiciaire, a en effet visé cette infraction.

« Au regard de l’article 139 du Code de procédure pénale, lorsque vous êtes poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, le mandat de dépôt est inévitable », renseigne Me Moussa Sarr, le conseil du mis en cause.

Le président de Horizon Sans Frontières avait soutenu avoir participé à un séminaire organisé par le médiateur de la République, au cours duquel il avait interpellé la représentante de l’Union européenne sur le soutien dont le Sénégal devait bénéficier de la part de l’UE dans la lutte contre l’émigration clandestine.

Cette dernière lui aurait rétorqué que l’UE avait versé 118 milliards à l’Etat du Sénégal pour lutter contre ce fléau en lui donnant des preuves.

Dans ses sorties médiatiques, Boubacar Sèye avait fustigé l’attitude du gouvernement sur la gestion des fonds sans manquer d’inviter les autorités à se prononcer sur la façon dont l’argent a été géré en exigeant un audit sur leur utilisation de 2005 à nos jours.

« Boubacar Sèye, président de HSF est un citoyen Sénégalais, résidant en Espagne, qui, pour défendre la noble cause des immigrés, a décidé de porter ce combat en Afrique et au Sénégal et il a toujours mis au-devant les intérêts de la diaspora », ont rappelé hier les organisations de la société civile.

Les organisations de la Diaspora telles que HSF, Action pour la Diaspora, Association des Sénégalais de Brescia et Provinces (ASBP), CADEES-Italie, Collectif des Sénégalais de la Diaspora (CSD-international), RADDHO DIASPORA-Italie ont signé un communiqué dans lequel elles dénoncent ce qu’elles qualifient d’ « instrumentalisation de la justice » et disent non à l’intimidation pour une libération immédiate et sans condition du président Boubacar Sèye.

« Nous exigeons la libération immédiate de Boubacar Sèye, pris en otage par l’Etat du Sénégal pour son combat pour la clarification de la nébuleuse des sommes faramineuses reçues des partenaires du Sénégal et jamais arrivées à leur véritable destinataire : la jeunesse sénégalaise », a pur sa part estimé le président du Pastef, Ousmane Sonko.

Selon les organisations de la diaspora, l’Etat du Sénégal, au lieu de chercher à répondre aux accusations portées par le président d’Horizons sans frontières, travaille au musèlement et à l’arrestation de ses dignes fils.

Quant aux organisations signataires de la déclaration d’hier, elles disent tenir l’Etat du Sénégal pour responsable de tout ce qui pourrait arriver au président de HSF, Boubacar Sèye.

Mamadou SY

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